TOKYO (Reuters) - La production industrielle japonaise a subi en février son recul le plus marqué depuis mars 2011, mois où un puissant tremblement de terre avait mis à genoux l'économie du pays, une donnée qui ravive les craintes de récession et qui plaide en faveur de nouvelles mesures de soutien.
Selon des données officielles publiées mercredi, la production a chuté de 6,2% en février par rapport à janvier. Les économistes anticipaient en moyenne un recul de 6,0%.
Ce repli, accentué par des éléments exceptionnels comme les vacances du Nouvel An dans nombre de pays asiatiques, Chine en tête, et l'arrêt imprévu d'une usine de Toyota (T:7203) pendant une semaine, intervient après une hausse de 3,7% en janvier, qui avait constitué la première augmentation en trois mois.
Si l'on exclut ces facteurs, les économistes estiment que la production industrielle est restée inchangée, sous le coup d'une faiblesse de la demande aussi bien domestique qu'internationale.
Les industriels sondés par les services du ministère du Commerce s'attendent à un rebond de 3,9% de la production industrielle en mars suivi d'une hausse de 5,3% en avril.
L'annonce de la chute de la production industrielle intervient au lendemain de l'adoption définitive par le parlement japonais d'un budget record de 96.720 milliards de yens (761 milliards d'euros) pour l'exercice fiscal 2016-2017 débutant le 1er avril.
Le vote a eu lieu alors que le gouvernement de Shinzo Abe envisage à la fois le report d'une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée et le lancement d'un collectif budgétaire, deux mesures censées donner un coup de pouce à la troisième économie mondiale.
(Tetsushi Kajimoto,; Nicolas Delame et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)