Le gouvernement italien a approuvé vendredi le lancement de la privatisation partielle du groupe Poste Italiane et de la société de contrôle aérien Enav, qui permettra au pays de réduire sa dette, a annoncé le président du Conseil Enrico Letta à l'issue d'un conseil des ministres.
"Dans les deux cas, il s'agit de la cession de participations non majoritaires", a-t-il dit lors d'un point presse après la réunion. "La rapidité est importante et le parcours de privatisation (devra) se tenir au cours de l'année 2014", a-t-il ajouté. Il a confirmé qu'une partie des titres de la Poste serait attribuée aux salariés.
Selon les premières estimations, Poste Italiane pourrait être évaluée entre 10 et 12 mds EUR dans son ensemble, a pour sa part indiqué le ministre de l'Economie Fabrizio Saccomanni.
La cession de 40% de son capital pourrait donc rapporter "entre 4 et 4,8 mds EUR" à l'Etat. Quant à Enav, il est évalué à 1,8-2 mds EUR et la cession prévue de 49% pourrait donc rapporter 1 md EUR, selon lui.
Ces privatisations et celles qui suivront permettront "à l'Italie de présenter un parcours de réduction de la dette pour la première fois après six années de croissance continue", a souligné M. Letta.
Le gouvernement avait dévoilé en novembre un plan de privatisation de parts dans huit sociétés, dont le pétrolier Eni, pour un montant espéré de 10-12 milliards d'euros. Outre Poste Italiane, qui ne faisait pas partie initialement de ce paquet, il comprend aussi Fincantieri (chantiers navals), Grandi stazioni (réseau ferroviaire), StMicrolectronics (semi-conducteurs).
Le conseil des ministres a également donné vendredi son feu vert à un texte destiné à encourager le rapatriement de capitaux exilés à l'étranger. "Il ne s'agit pas d'une amnistie mais d'un mécanisme innovant permettant d'obtenir une collaboration volontaire", a expliqué M. Saccomanni. Les fonds ainsi récupérés "seront utilisés pour la réduction des impôts sur le travail", a promis M. Letta.
Réévaluation du capital de la Banque d'Italie
Le Parlement italien a par ailleurs approuvé vendredi une forte réévaluation du capital de la Banque d'Italie. Jusqu'ici fixé au niveau symbolique de 156.000 euros, soit l'équivalent de la somme de 300 millions de lires fixé dans les années 30, il pourra désormais être porté à 7,5 milliards d'euros.
Le texte prévoit aussi que les actionnaires de la Banque centrale (actuellement les banques et assureurs italiens) ne pourront détenir plus de 3% de son capital. La loi devrait formellement entrer en vigueur la semaine prochaine. Cette mesure permettra aux banques actionnaires de réévaluer leur bilan en conséquence.