La Bourse de Paris a fini en baisse vendredi après quatre séances consécutives de hausse, dans un marché pénalisé par l'incertitude qui entoure le sort des banques espagnoles et sur fond de déception après l'absence de mesures favorables à la croissance aux Etats-Unis.
A la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 19,47 points pour s'inscrire à 3.051,69 points, dans un volume d'échanges de 3,08 milliards d'euros.
A Francfort, le Dax a fini en légère baisse de 0,22% et la tendance s'est révélée aussi négative à Londres où le Footsie a fléchi de 0,23%. L'Eurostoxx 50 est resté quasi stable (0,04%).
Dans la matinée, le marché parisien a largement accusé le coup de la dégradation par Fitch de la note de l'Espagne et de l'absence de nouvelles mesures de relance par les banques centrales en Europe et aux Etats-Unis.
Mais, dans l'après-midi, les pertes se sont réduites, sur fond de spéculations quant à une prochaine réunion européenne pour préparer un plan d'aide destiné aux banques espagnoles.
"Le marché tourne en rond, passant de l'espoir à la déception et se fondant sur des rumeurs", résumait Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Gestion privée.
"Le stress de la matinée après la dégradation de Fitch a été compensée par l'information sur une réunion samedi de hauts fonctionnaires des ministères des Finances de la zone euro", a-t-il dit.
Ces responsables se retrouveraient pour préparer les modalités d'un plan d'aide à l'Espagne si Madrid le demande, ont indiqué vendredi à l'AFP deux sources diplomatiques européennes.
Mais, sur le fond, le marché reste inquiet du flou persistant et également déçu après l'audition devant le Congrès du président de la Banque centrale américaine.
Ben Bernanke n'a rien dévoilé d'une possible modification de la politique monétaire américaine à court terme. Mercredi, le patron de la Banque centrale européenne Mario Draghi avait fait de même en laissant sa politique inchangée.
A ces déceptions s'ajoute également la publication d'indicateurs moins bons que prévu: recul des exportations allemandes en avril, chute plus importante que prévu de la production industrielle en Italie, repli du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce de 6,5% sur un an au premier trimestre 2012.
Les valeurs bancaires ont fléchi de manière limitée compte tenu du contexte indiquent les opérateurs: BNP Paribas a perdu 1,86% à 28,45 euros, Crédit Agricole a cédé 0,10% à 3,15 euros et Société Générale a lâché 1,18% à 17,51 euros.
Club Med a abandonné 2,80% à 13,7 euros toujours sous le coup de la possible révision à la baisse de sa marge au deuxième semestre.
Air Liquide a perdu 0,20% à 86,55 euros après avoir annoncé être en négociations exclusives avec les actionnaires de LVL Medical, pour racheter 70% du capital du spécialiste de la santé à domicile, pour 316 millions d'euros.
Pernod Ricard a cédé 1,22% à 79,05 euros. Le groupe va racheter les 30% qu'il ne détenait pas encore dans sa filiale Pernod Ricard Korea Imperial au coréen HiteJinro, pour un montant de 48 millions d'euros.
Les constructeurs automobiles lâchaient du terrain inquiets de l'évolution de l'économie mondiale: Peugeot (-3,84% à 8,04 euros) , Renault (-2,34% à 33,55 euros).
En hausse, on note les valeurs défensives peu concernées par l'évolution de la conjoncture, à l'image de France Télécom (+3,16% à 9,79 euros), EDF (+2,12% à 15,64 euros) Veolia Environnement (+2,48% à 9,94 euros).