La Banque mondiale (BM) détient 15% des parts dans un contrat frauduleux portant sur l'attribution d'activités portuaires au Guatemala pour lequel est accusé l'ancien président Otto Pérez, a affirmé mercredi une ONG de lutte contre la corruption.
Ces parts ont été acquises par la Corporation financière internationale (IFC), une entité de la BM, a expliqué Manfredo Marroquin, le directeur de l'ONG Action citoyenne (Acción Ciudadana), qui représente Transparency International au Guatemala.
Par l’intermédiaire de l'IFC, la BM a en outre accordé un prêt de 61,3 millions de dollars pour la construction de ce terminal dans le port de Quetzal, situé sur la côte pacifique du Guatemala, à 100 kilomètres de la capitale.
Les services du procureur et une commission de l'ONU ont révélé vendredi que l'ex-président Otto Pérez (2012-2015) et sa vice-présidente Roxana Baldetti, tous deux incarcérés, étaient intervenus pour faciliter la signature de ce bail de 25 ans renouvelables en échange d'une commission.
Pour ce contrat frauduleux, signé le 4 avril 2012, en dépit des irrégularités signalées à la Banque mondiale affirme l'ONG, Otto Pérez et Roxana Baldetti auraient touché chacun 4,2 millions de dollars, selon l'accusation.
Jugeant "vicié à l'origine" ce contrat, la procureure générale du gouvernement, Maria Eugenia Villagran, a demandé à l'actuel président Jimmy Morales de l'annuler.
Dans cette nouvelle affaire, les deux anciens dirigeants sont accusés d'association de malfaiteurs, de fraude et de blanchiment d'argent.
L'ex-président conservateur est en détention provisoire depuis le 4 septembre 2015, au lendemain de sa démission, provoquée par plusieurs scandales de corruption.
Il est accusé, comme Mme Baldetti, d'avoir organisé un système de corruption au sein des douanes, via lequel des fonctionnaires touchaient des pots-de-vin pour exonérer de taxes certaines importations.