Les hôtesses et stewards français d'easyJet (LON:EZJ) doivent désormais choisir, pour consulter leur manuel de sécurité, entre un format numérique gratuit et une version papier leur coûtant environ 25 euros, a-t-on appris mercredi de sources syndicales.
Dans une note de service diffusée début mars, la compagnie britannique à bas coût a indiqué aux personnels de cabine français qu'elle ne leur fournirait plus automatiquement la version papier du manuel, par souci environnemental, a indiqué à l'AFP Eric Cunnac (Unac).
Pour ceux qui ne peuvent ou ne souhaitent pas consulter le document sur ordinateur, tablette ou smartphone, easyJet propose "une version papier à renouveler chaque année pour la modique somme de 20 livres", soit environ 25 euros, développe le syndicat dans un communiqué.
Les navigants peuvent également l'obtenir sans payer. Mais ils se voient alors prélever 20 points sur leur "uniform allocation", un compte personnel crédité de 115 points annuels "pour changer les chemises, les pantalons, les vestes, les imperméables, les uniformes", explique M. Cunnac.
Dénonçant une décision "scandaleuse et inacceptable", l'Unac relève dans un tract interne que le personnel "ne doit pas avoir à choisir entre son élégance et sa compétence".
Le SNPNC-FO, majoritaire chez les hôtesses et stewards d'easyJet, a confirmé à l'AFP les informations dévoilées par l'Unac.
- "Chantage indigne" -
Mais le syndicat préfère cependant communiquer sur le "chantage indigne" mis en oeuvre, selon lui, par la compagnie à l'endroit des navigants embauchés avant 2009.
Le transporteur britannique a modifié les contrats des navigants cette année-là pour porter leur temps de travail mensuel maximum de 160 à 180 heures, explique à l'AFP Laurent Nicolas, délégué SNPNC-FO.
Lorsque les quelque 70 personnes disposant toujours d'un contrat de 160 heures dépassent cette durée, "la compagnie reconnaît qu'elle doit des heures complémentaires mais ne les paie pas", assure-t-il.
Selon lui, easyJet conditionne le paiement des heures dues à la signature d'un avenant pour rapprocher leur temps de travail de celui en vigueur depuis 2009. Cela revient à accepter "12% de temps de travail sans augmentation de salaire", d'après le syndicat.
Sollicitée par l'AFP, la direction explique que la numérisation des consignes de sécurité "est un moyen plus efficace pour stocker les informations, les rendre plus facilement accessible et effectuer des mises à jour plus simplement permettant ainsi l'accès aux dernières versions des consignes de sécurité".
Elle assure que cette version numérique est "accessible via de nombreux équipements et outils mis à disposition par easyJet tels que les ordinateurs de la salle équipage, du centre de formation ou le matériel de vol embarqué à bord", et confirme que le personnel peut aussi l'acheter en version papier, en échange d'une "compensation des coûts d'édition".
Concernant les heures supplémentaires, la direction dit "être en discussion avec le SNPNC afin de résoudre des différends passés et anticiper ceux à venir concernant un nombre limité de réclamations de (ses) personnels de bord".