Le protocole d'accord pour l'achat de 118 Airbus (PA:AIR) par l'Iran conclu en janvier à Paris avec le constructeur européen devrait être finalisé prochainement, a déclaré lundi le secrétaire d'Etat français aux Transports Alain Vidalies en visite à Téhéran.
"Il y a plus de 10% de composants dans l'Airbus qui sont d'origine américaine (et) il nous faut l'autorisation pour finaliser le contrat d'un organisme (américain) qui s'appelle l'Ofac", a déclaré M. Vidalies lors d'une conférence de presse avec son homologue iranien, Abbas Akhoundi. L'Ofac est le Bureau américain pour le contrôle des avoirs étrangers (OFAC), qui dépend du Trésor.
"Nous sommes dans une période de négociation très avancée, puisque les rencontres doivent avoir lieu pour finaliser la décision la semaine prochaine", a ajouté M. Vidalies, arrivé dimanche avec le premier vol d'Air France entre Paris et Téhéran après huit ans d'interruption.
L'Iran s'est engagé à acquérir 118 avions moyen et long-courriers du constructeur aéronautique européen Airbus, lors de la visite du président iranien Hassan Rohani fin janvier à Paris.
Mais les deux parties attendent l'accord du gouvernement américain pour finaliser le contrat.
L'industrie du transport aérien en Iran était soumise à un embargo américain datant de 1995 empêchant les constructeurs occidentaux de vendre des appareils et des pièces détachées aux compagnies iraniennes, clouant au sol une partie de leur flotte.
Selon le chef de l'aviation civile iranienne l'Iran a besoin de 400 à 500 avions de ligne d'ici dix ans.
La flotte iranienne comprend actuellement 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans.
Le montant initial du contrat avec Airbus avait été évalué à 25 milliards de dollars, mais les responsables iraniens parlent seulement de 10 milliards dans le cadre d'un accord de location-vente.
Par ailleurs, M. Vidalies a affirmé que "la France a repris son activité d'assurance crédit Coface" et désormais "des demandes peuvent être soumises par les opérateurs".
"Mais il reste des problèmes à résoudre et nous travaillons avec nos homologues européens et américains pour apporter à nos institutions financières des éléments de confort et de clarté nécessaires à la mise en place des canaux normaux de financement", a-t-il précisé.
Les grandes banques européennes n'ont toujours pas repris leurs activités en Iran par crainte d'une partie des sanctions américaines toujours en vigueur, et de possibles futures mesures punitives de la part des Etats-Unis.
A l'occasion de la reprise des vols sur Téhéran, le groupe Air-France-KLM a inauguré sa nouvelle agence dans le nord de la capitale iranienne en présence de responsables du groupe ainsi que des ambassades de France et des Pays-Bas en Iran.