PARIS (Reuters) - La concurrence va faire rage pour décrocher le programme Asdot de formation au combat aérien de l'armée britannique, un contrat de 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros), le monde de l'armement recherchant des sources de revenus stables pour compenser la faible demande actuelle pour ses équipements, ont dit à Reuters des sources du secteur.
Match retour de leur récent duel sur la formation pour les équipages d'hélicoptères, l'italien Leonardo et l'européen Airbus (PA:AIR) s'apprêtent tous deux à faire des offres pour remplacer dans quelques années un ensemble de formations destinées à l'armée britannique, ont indiqué les sources.
Leonardo envisage de proposer son avion d'entraînement Aermacchi M-346 en partenariat avec une entreprise britannique dont l'identité n'est pas connue.
Airbus, qui a remporté le marché de la formation pour les hélicoptères aux dépens de l'AgustaWestland de Leonardo, songe lui aussi à répondre à l'appel d'offres dans le cadre de l'offensive sur les services engagée à l'échelle du groupe.
Le géant européen entraîne déjà l'armée de l'air allemande avec des Learjet modifiés de Bombardier (TO:BBDb) via sa filiale GFD.
Airbus a refusé de faire un commentaire.
Un porte-parole de Leonardo a déclaré de son côté qu'il "évaluerait une palette d'options" sur la base des demandes britanniques, qui ne sont pas encore définies précisément, et qu'il était en discussion avec des partenaires potentiels.
Le ministère britannique de la Défense entend confier le contrat prestigieux de la formation des 'top guns' de la Royal Air Force à une seule entreprise, ou à un consortium d'entreprises.
Cette formation est actuellement assurée par le britannique Cobham, qui a également répondu au marché des hélicoptères avec Leonardo. Cobham utilise des appareils d'un escadron de la marine géré par un spécialiste britannique de l'externalisation, Serco.
"Le ministère de la Défense n'a pas de religion sur les plateformes, c'est la capacité de formation et d'entraînement qui lui importe", commente Alexandra Ashbourne-Walmsley du think tank britannique Royal United Services Institute.
Elle estime aussi que la présence de partenaires locaux constituera un bonus pour des candidats étrangers confrontés aux nouvelles réalités de l'après-Brexit.
"Cette question de la défense et des emplois au Royaume-Uni va être davantage mise en avant à travers le processus des appels d'offres pour l'armée", ajoute-t-elle.
Leonardo et Airbus vont rejoindre un nombre désormais croissant de candidats sur ce type d'appel d'offres, parmi lesquels le québécois Discovery Air Defence Services, allié à l'entreprise britannique de services militaires Inzpire; la société britannique d'ingénierie Qinetiq, associée à l'équipementier aérospatial français Thales (PA:TCFP), qui ont jeté leur dévolu sur le nouvel avion d'entraînement Scorpion de Textron Airland; ou encore le canadien CAE en tandem avec Draken International, basé en Floride.
Selon les sources, le ministère britannique de la Défense doit trancher l'an prochain sur le contrat Asdot, qui doit débuter en 2020 et couvrir une durée de 15 ans.
(Tim Hepher, Gilles Guillaume pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)