L'attaque déjouée du Thalys pose la question de la sécurité dans les gares et trains

Publié le 22/08/2015 23:03
Des agents de sécurité de la SNCF, le 21 août 2015 à Arras (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

Des agents de sécurité de la SNCF, le 21 août 2015 à Arras (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

L'attaque déjouée d'un homme armé à bord d'un Thalys pose la question de la sécurité dans les gares et trains, compliquée à assurer, alors que l'acteur Jean-Hugues Anglade accuse les agents de la rame d'avoir abandonné les passagers du train Amsterdam-Paris à leur sort.

Le gouvernement belge a décidé dès samedi, quelques heures après cette attaque, de renforcer les mesures de sécurité dans les trains et les gares du pays: contrôle des bagages renforcé, intensification des patrouilles dans les Thalys, mais aussi dans les gares.

De telles mesures sont en effet décidées par les gouvernements, et non par les compagnies ferroviaires. Le Premier Ministre français, Manuel Valls, a ainsi annoncé que la SNCF allait "mettre en place un numéro national de signalement des situations anormales".

"Je crois que la question d'étendre le système des aéroports aux gares, aujourd'hui, on ne peut pas dire que c'est réaliste", en raison du nombre trop important de voyageurs dans les gares, 20 fois plus que dans les aéroports, selon le président de la SNCF Guillaume Pepy.

Quant à contrôler seulement quelques lignes à grande vitesse, ou internationales, cela nécessite d'être, "comme Eurostar, dans un domaine complètement fermé. (...) Soit vous êtes exhaustif, soit votre efficacité est faible".

Sans aucun contrôle à quai, le tireur a pu entrer dans le Thalys muni d'un véritable arsenal.

En France, gendarmes et militaires arpentent les quelque 3.000 gares, arme à la main. C'est également le cas en Grande-Bretagne, où des membres de la British Transport Police (BTP) sont présents dans les grandes gares, souvent armés. Mais nos voisins d'Outre-Manche ne subissent pas non plus de contrôle des bagages avant d'embarquer à bord d'un train.

Même chose en Suisse, ou encore en Allemagne où la police fédérale a conclu en 2000 avec la Deutsche Bahn un accord prévoyant des échanges d'informations et de vidéo-surveillance, ainsi que des actions de prévention.

Les gares italiennes, connues pour leur désorganisation, soumettent les passagers, depuis le 1er mai et au départ de certaines grandes gares, à des contrôles de sécurité avant d'embarquer.

- Des lieux compliqués à gérer -

Seule l'Espagne, profondément marquée par les attentats du 11 mars 2004 à Madrid qui avaient fait 191 morts et près de 1.900 blessés dans quatre trains de banlieue, contrôle les bagages des passagers des trains longue distance, a expliqué l'établissement public espagnol chargé de gérer le réseau ferroviaire et la sécurité dans les gares, Administrador de infraestructuras ferroviarias (ADIF).

Eurostar, filiale de la SNCF qui relie la Grande-Bretagne à la France, demande également à ses passagers d'arriver plus d'une demi-heure avant le départ du train, et leur fait passer un contrôle de sécurité comme à l'aéroport.

Mais cela est dû, d'une part, aux contrôles d'identité effectués pour entrer au Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l'espace Schengen, et aux mesures de sécurité nécessaires avant d'emprunter le tunnel sous la Manche.

"Les gares sont des lieux extrêmement compliqués à gérer", car elles sont "anciennes, beaucoup plus ouvertes" que les aéroports, explique Marc Ivaldi, chercheur à l'Institut d'économie industrielle de Toulouse.

Sécuriser l'ensemble des gares? "A très court terme, c'est strictement impossible", juge-t-il, estimant que le coût serait astronomique.

En effet, aux dépenses liées à l'installation de barrières et autres portiques s'ajouterait celles induites par le personnel indispensable pour que les voyageurs ne fassent pas la queue pendant des heures avant d'embarquer.

Marc Ivaldi estime pourtant qu'"on ne peut pas faire autrement que de sécuriser les Thalys, et un certain nombre de TGV".

Car dans les trains, les agents SNCF n'ont pas de mission de police, rappelle la compagnie ferroviaire. L'acteur Jean-Hugues Anglade, qui voyageait dans le Thalys et a été blessé en déclenchant le signal d'alarme, a mis en cause le personnel de bord, qui, selon lui, a abandonné les passagers.

Mais la direction de Thalys l'a contredit, affirmant que les agents de la rame où s'est déroulée l'attaque armée, avaient alerté le conducteur et que l'un d'eux avait mis plusieurs passagers à l'abri, précisant que dans le règlement français, les agents doivent d'abord alerter, puis arrêter le train.

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