🔥 Des choix d'actions premium alimentés par l'IA sur InvestingPro Jusqu'à -50 %PROFITER DES SOLDES

La flore intestinale, mine d'or potentielle pour la pharmacie et l'agroalimentaire

Publié le 23/04/2016 15:10
Longue est la liste des pathologies susceptibles d'être un jour traitées, voire évitées, grâce aux micro-organismes peuplant l'intestin, ce qui suscite l'engouement des industries pharmaceutique et agroalimentaire pour ce secteur (Photo Ale Ventura. AltoPress)
NOVN
-
ROG
-

Longue est la liste des pathologies susceptibles d'être un jour traitées, voire évitées, grâce aux micro-organismes peuplant l'intestin, ce qui suscite l'engouement des industries pharmaceutique et agroalimentaire pour ce secteur (Photo Ale Ventura. AltoPress)

Obésité, diabète, cancers, maladies inflammatoires, neuro-dégénératives, neuro-psychiatriques... Longue est la liste des pathologies susceptibles d'être un jour traitées, voire évitées, grâce aux micro-organismes peuplant l'intestin, ce qui suscite l'engouement des industries pharmaceutique et agroalimentaire pour ce secteur.

Riche de quelque 100.000 milliards de micro-organismes - des bactéries pour la plupart - avec 10 millions de gènes caractérisés à l'heure actuelle, l'écosystème microbien intestinal, ou microbiome, est "une piste majeure pour des schémas thérapeutiques nouveaux, ayant vocation à considérer la symbiose entre l'homme et ses microbes comme le levier d'action pour sinon guérir, du moins prévenir des maladies", explique à l'AFP Joël Doré, directeur de recherche à l'Institut de recherche agronomique (Inra).

Car la majorité des micro-organismes dominants sont "bénéfiques et protecteurs" pour leur "hôte", le corps humain: en contribuant à la digestion, en fabriquant des vitamines, en agissant comme "stimulant" des défenses immunitaires ou en faisant barrage à des bactéries extérieures pathogènes, énumère ce spécialiste du microbiome.

Jusqu'à récemment, seuls les micro-organismes intestinaux que l'on pouvait cultiver isolément en laboratoire pouvaient être étudiés en détail, soit seulement 20%, rappelle le chercheur.

Mais "la donne a complètement changé avec la révolution technologique du séquençage génomique haut débit et les progrès de la bio-informatique", souligne Isabelle de Crémoux, présidente de la société de capital-risque Seventure Partners (groupe Natixis), l'un des pionniers de l'investissement dans des start-ups du microbiome avec un fonds de 160 millions d'euros dédié aux sciences de la vie.

L'industrie pharmaceutique, qui s'est longtemps sentie moins concernée par le microbiome que l'industrie agroalimentaire et ses aliments enrichis (les fameux "alicaments"), a désormais pleinement rejoint la course.

En décembre, le numéro un mondial Novartis (SIX:NOVN) a rejoint le fonds piloté par Seventure Partners, aux côtés de groupes agroalimentaires comme Danone, le sucrier Tereos, le fromager Bel ou le fabricant de levures Lesaffre.

Cette semaine l'autre géant suisse de la pharmacie, Roche (SIX:ROG), et l'américain Pfizer, ont participé à un tour de table d'environ 43 millions de dollars pour financer une biotech californienne spécialisée dans le microbiome, Second Genome.

Certains jeunes acteurs du secteur, à peine cotés en Bourse, sont déjà valorisés à plus d'un milliard d'euros, comme l'américain Seres Therapeutics et le britannique 4D Pharma.

- Un terreau fertile en France -

En France aussi, grâce notamment aux travaux de l'Inra sur le microbiome et à Seventure Partners, plusieurs start-ups spécialisées dans le microbiome ont récemment émergé.

La plus avancée d'entre elles, Enterome Bioscience, a levé cette semaine 14,5 millions d'euros auprès d'investisseurs, dont Nestlé Health Science, la filiale santé du groupe agroalimentaire suisse, déjà actionnaire et partenaire de Seres Therapeutics.

Enterome, qui développe de nouvelles approches dans le diagnostic et le traitement de troubles gastro-intestinaux, de cancers et de maladies métaboliques à partir des micro-organismes de l'intestin, a aussi noué dernièrement des collaborations avec de grands laboratoires pharmaceutiques, comme les américains AbbVie, Johnson and Johnson, ou le japonais Takeda.

"On s'attaque aux marchés les plus importants du monde pharmaceutique", résume le PDG d'Enterome Pierre Bélichard pour tenter d'expliquer cet engouement.

"Ces maladies ont toutes un point commun: elles sont liées à des défaillances immunitaires. Or l'interaction, le dialogue entre le système immunitaire et les micro-organismes de l'intestin est crucial (...). On n'est pas dans le traitement des symptômes" assure-t-il à l'AFP.

Avec d'autres start-ups tricolores dans le même domaine comme MaaT Pharma, qui a levé 10 millions d'euros en mars, ou TargEDys, qui a récolté 5,8 millions d'euros la semaine dernière, "on a tous les éléments en France pour créer un microcosme local bénéfique" autour du microbiome, juge M. Bélichard.

Il craint cependant qu'un manque de financements publics ne compromette à terme l'aventure française, alors que le gouvernement fédéral américain a mis sur la table quelque 922 millions de dollars de 2012 à 2014 pour doper la recherche sur le microbiome.

"On peut être un peu pessimiste quand on compare avec les investissements américains. Mais il y a de la place pour une grande diversité d'acteurs, tant le champ des possibles semble vaste" dans ce domaine, commente Joël Doré.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés