La France est devenue plus attractive pour les investisseurs en termes d'innovation, de compétitivité-coût et d'entrepreneuriat, mais souffre d'une fiscalité élevée et doit surveiller la dépense privée en recherche et développement, selon une étude de Business France publiée jeudi.
"Tout ce qui est dans le champ de l'innovation est plutôt en progression", a déclaré Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France, agence publique qui vise à promouvoir l'image de la France à l'étranger, en présentant le tableau de bord annuel de l'attractivité de la France.
Parmi les 14 pays étudiés dans le tableau, l'Hexagone est classé au premier rang en ce qui concerne le financement public et les incitations fiscales à la R&D des entreprises.
Il est par ailleurs au 4e rang mondial pour le nombre de personnel de R&D pour 1.000 actifs et pour le nombre de dépôts de brevets.
Avec le crédit impôt recherche (CIR), "la France dispose du traitement fiscal le plus avantageux en Europe pour les activités d'innovation", souligne Business France dans un dossier de presse.
Autre bon point, la compétitivité-coût s'est nettement améliorée en 2015, effet notamment du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). "Nous sommes maintenant dans le peloton", s'est félicitée Mme Pénicaud.
Les investisseurs étrangers sont par ailleurs sensibles au "renouveau entrepreneurial" en France, "très visible dans la tech mais pas exclusif" à ce domaine, selon Mme Pénicaud.
"En 2014, il ne faut plus que 4 jours pour créer une entreprise en France, contre 4,5 au Royaume-Uni et 10,5 en Allemagne", indique Business France. Sur la période 2009-2012, les créations nettes d'entreprises ont progressé en moyenne de 2,6% par an.
A ces évolutions positives s'ajoutent des "atouts structurels": la position géographique de la France qui en fait "une plateforme de rebond vers les marchés européens et d'Afrique-Moyen-Orient" - grâce en particulier à ses infrastructures de bonne qualité -, un prix faible de l'électricité, une démographie dynamique, un capital humain qualifié, et une économie ouverte aux capitaux et aux talents étrangers.
En revanche, la pression fiscale reste "élevée" en France, avec un taux d'imposition nominal de 33%, soit le plus élevé des 14 pays étudiés dans le tableau de bord. Elle devrait toutefois s'alléger avec la baisse annoncée de l'impôt sur les sociétés et de la Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), a souligné Mme Pénicaud.
Autre sujet à surveiller, les dépenses intérieures en R&D des entreprises privées, dont la hausse s'est établie à 0,8% en 2013 contre 1,6% sur la période 2011-2013.
Les 14 pays étudiés par le tableau de bord qui reprend des études d'organisations telles que l'OCDE ou le FMI, sont l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède, ainsi que les Etats-Unis et le Japon.
Une enquête de la Chambre de commerce américaine en France publiée mercredi montre que la cote de la France vis-à-vis des entreprises américaines est légèrement remontée, même si elle reste encore à un niveau très bas. Selon un sondage réalisé par l'institut Ipsos et le cabinet EY publié la semaine dernière, le jugement des entreprises étrangères implantées en France sur l'attractivité de l'Hexagone s'est amélioré depuis un an, une majorité d'entre elles estimant que les réformes engagées par le gouvernement vont dans le bon sens.