par Jan Strupczewski
WASHINGTON (Reuters) - La Grèce et ses créanciers internationaux ont progressé à Washington vers un accord permettanit de débloquer de nouveaux prêts à Athènes mais les discussions se poursuivront jusqu'à la réunion des ministres des Finances de la zone euro le 22 avril, a déclaré Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Les discussions sur les réformes que le gouvernement grec doit mettre en oeuvre en échange de nouvelles aides financières ont été suspendues le temps des réunions du Fonds monétaire international (FMI) à Washington ces derniers jours, mais des réunions bilatérales sur le dossier ont eu lieu dans la capitale fédérale américaine.
Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a ainsi rencontré son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ou encore la directrice générale du FMI, Christine Lagarde et le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
"De bons progrès ont été faits ces derniers (...) jours et il faudra en faire encore pour atteindre le stade où nous pourrons conclure la revue (des réformes grecques)", a dit Pierre Moscovici.
La conclusion de cette "revue" est une condition clé du déblocage de nouveaux prêts prévus et de l'ouverture future de discussions sur un allègement du fardeau de la dette grecque.
PAS DE RÉSULTATS "IMMÉDIATS"
Pierre Moscovici a ajouté que les représentants des créanciers retourneraient à Athènes la semaine prochaine pour préparer la réunion de l'Eurogroupe convoquée à Amsterdam vendredi.
Il a précisé que cette réunion était censée permettre "des progrès importants" mais que son succès dépendrait de l'issue des discussions du début de la semaine prochaine.
"La volonté politique de parvenir à un accord est présente chez toutes les parties", a-t-il assuré.
Les discussions achoppent entre autres sur la réforme des retraites grecques, les modifications à apporter au barème de l'impôt sur le revenu et le traitement des créances douteuses du système bancaire.
"Nous avons besoin que toutes les réformes (...) soient adoptées de manière crédible", a dit Pierre Moscovici.
La Grèce et ses créanciers sont aussi en désaccord sur certains objectifs budgétaires, à commencer par celui d'un excédent primaire (hors service de la dette) de 3,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018 et au-delà. Le FMI juge cet objectif irréaliste avant plusieurs décennies.
"Le protocole d'accord (avec la Grèce) ne parle pas de décennies, il parle de 2018, et ce que nous cherchons à atteindre, c'est 3,5% en 2018", a réaffirmé Pierre Moscovici.
Le FMI préconise de ramener cet objectif à 2,5% du PIB et d'accorder à Athènes un allègement du fardeau de sa dette en prolongeant certaines échéances et en suspendant temporairement le paiement des intérêts.
Christine Lagarde a déclaré samedi que les représentants du FMI seraient eux aussi de retour à Athènes la semaine prochaine mais elle a prévenu qu'il ne fallait pas anticiper des résultats "immédiats".
"Il y a beaucoup de travail à faire, donc ne vous attendez pas à des résultats immédiats parce que ce genre de choses prend du temps", a-t-elle dit.
(avec Leika Kihara, Marc Angrand pour le service français)