La grève à la SNCF a été reconduite pour jeudi par les assemblées générales de cheminots en Ile-de-France et dans de nombreuses régions, selon les informations recueillies mercredi par les bureaux de l'AFP auprès des syndicats (CGT, SUD ou FO).
Ce sera la neuvième journée consécutive de grève.
Depuis le 1er juin, la grève lancée par la CGT-Cheminots, SUD-rail et FO (non représentatif), très suivie par les personnels roulants, est reconduite de jour en jour, malgré les appels de l'exécutif et un accord, désormais signé par la CFDT et l'Unsa, consacrant le maintien du régime de travail actuel à la SNCF.
"La grève est reconduite partout à ma connaissance", a indiqué à l'AFP Eric Santinelli (SUD-rail).
Selon les informations recueillies par les bureaux de l'AFP auprès des syndicats, et parfois de directions locales, la reconduction a été votée par toutes les assemblées générales en Ile-de-France, Aquitaine, Poitou-Charentes, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne, Bretagne et Pays de la Loire. Il en a été de même dans la région lyonnaise (Loire, Rhône, Drôme, Ardèche), dans le secteur de Chambéry (Savoie, Haute-Savoie, Isère, Ain) et à Tours et Dunkerque.
Dans la région de Marseille, la grève a été reconduite "dans la plupart des dépôts", selon la CGT. A Toulon, elle ne l'a pas été, a indiqué un représentant de SUD-rail.
A Toulouse, quelque 70 contrôleurs, tractionnaires ou vendeurs de la SNCF ont voté à main levée, sur un quai de la gare, la reconduction à l'unanimité sauf trois abstentions, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Aujourd'hui, plier les gaules, comme on dit, ce serait totalement incohérent", a estimé en marge de l'AG Laurent Saint-Supery, contrôleur et élu CGT au CE, qui critique un accord de branche "pas au niveau".
Pour l'accord d'entreprise, le syndicat veut "faire le pari de la démocratie" et "consulter toutes les bases" avant la date limite de signature. "Après, il faut être réaliste, c'est le 8e jour de grève, ça commence à peser sur le porte-monnaie", a-t-il nuancé.
A Nantes, le vote a également été massif: 160 cheminots sur 170 présents ont reconduit, les autres se sont abstenus, selon la CGT.
"Ce que propose l''entreprise n'est pas satisfaisant", a expliqué à l'AFP Corentin Lampriere, représentant SUD-rail dans la région rennaise, particulièrement remonté contre l'article 49 de l'accord d'entreprise autorisant des dérogations locales. La porte ouverte à "tout remettre en cause sur les questions d'horaires et les conditions de travail", "un risque de plus de flexibilité", estime-t-il.
La réglementation actuelle à la SNCF doit être "la base de la convention collective ferroviaire" négociée en vue de l'ouverture totale à la concurrence, demande-t-il.
La direction dénombrait 8,3% de grévistes mercredi matin, tous personnels confondus.