MILAN (Reuters) - Borsalino, l'un des fabricants de chapeaux les plus prestigieux au monde, dont les modèles en feutre ont été immortalisés au cinéma, risque la liquidation après qu'un tribunal italien a rejeté lundi son plan de sauvetage.
Un juge d'Alexandrie, ville du Piémont, dans le nord de l'Italie, où le groupe a été fondé il y a 160 ans, a refusé la demande de Borsalino d'être mise à l'abri de ses créanciers, qui lui réclament quelque 18 millions d'euros, a dit à Reuters un dirigeant syndical.
"Ce serait terrible si une solution n'était pas trouvée. Borsalino fait partie de l'histoire de l'Italie et c'est également un nom connu à l'étranger", a ajouté Franco Armosino.
Porté par Humphrey Bogart dans "Casablanca", par Marcello Mastroianni dans "Huit et demi", popularisé en France par le film éponyme avec Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, les Borsalino ont plus récemment été arborés par Johnny Depp ou encore la chanteuse Rihanna.
Après une lourde perte en 2013, l'arrestation de son ancien propriétaire Marco Marenco en avril 2015 pour crimes financiers présumés, le groupe, sous la houlette du consortium Haeres Equita dirigé par l'homme d'affaires helvético-italien Philippe Camperio, a renoué avec les profits en 2015.
En 2016, le chiffre d'affaires de Borsalino a atteint 17,5 millions d'euros et le bénéfice brut 2,6 millions. Mais le groupe, au vu du poids de sa dette, voulait se mettre à l'abri de ses créanciers.
La décision de justice de ce lundi n'arrêtera pas la production du groupe, qui emploie quelque 134 salariés pour fabriquer quelque 150.000 chapeaux par jour, ont dit Franco Armosino et Philippe Camperio.
"Nous resterons déterminés à trouver des solutions permettant de préserver cette marque de légende et l'intérêt de tous les actionnaires. Nous espérons pouvoir continuer à bâtir un avenir pour Borsalino", déclare le second dans un communiqué.
(Giulia Segreti, Benoit Van Overstraeten pour le service français)