Protection sociale: Les dépenses de protection sociale en France ont représenté 715 milliards d’euros en 2013 (+2,4%), soit 33,8% du produit intérieur brut, tandis que le déficit s'est réduit d'un tiers par rapport à 2012, selon des statistiques publiées mercredi.
Malgré plusieurs années de faible croissance du PIB, "la réduction du déficit de la protection sociale se poursuit, sous l’effet d’une dynamique modérée des dépenses", souligne la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son rapport annuel sur la Protection sociale, portant sur 2013, dernière année disponible des comptes.
Le déficit de la protection sociale s’élève ainsi à 7,9 milliards d’euros en 2013 (0,4% du PIB), après 11,6 milliards d'euros en 2012: il est désormais trois fois inférieur au niveau record de 2010 (moins 21,9 milliards).
"Cette réduction s’explique par des recettes de protection sociale en hausse de 3% alors que les dépenses progressent de 2,4%", relève la Drees. Le relèvement des taux de cotisations retraite et la réforme des règles d’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires intervenus en 2012 ont contribué, en partie, à soutenir la croissance des recettes en 2013, explique le rapport.
Les prestations constituent la majeure partie des dépenses, avec 672 milliards d’euros (31,7% du PIB). Elles augmentent à un rythme de 3%, proche de celui observé entre 2010 et 2012, mais moindre que celui des années 2000-2009, où elles enregistraient une hausse moyenne de 4,6%, ajoute la Drees.
Parmi les principales prestations, la croissance des dépenses de santé (37% du total) "poursuit sa décélération amorcée en 2005, pour s’élever à 232,8 milliards d’euros".
Quant aux dépenses liées à la vieillesse-survie (46% du total), elles atteignent 307,5 milliards d’euros et continuent de progresser raison des nombreux départs à la retraite.
Ce rapport présente aussi, pour la première fois, une évaluation des dépenses totales consacrées à la politique familiale qui représentent environ 4% du PIB, soit entre 75 et 94 milliards d’euros, selon les conventions retenues.
En 2014, selon la Drees, 81% des Français estimaient que le système de protection sociale français pouvait servir de modèle à d’autres pays mais deux tiers le jugeaient trop coûteux.
Au niveau européen, les dépenses de protection sociale, qui représentent en moyenne près de 30% de la richesse de l’Union, ont augmenté moins rapidement depuis 2009, par rapport à la dynamique des années 1996-2007.
"Cette tendance témoigne des politiques de maîtrise des dépenses publiques mises en œuvre par les Etats membres", explique la Drees.
Si la crise de 2008 n’a épargné aucune économie, elle a aggravé les inégalités entre pays européens et fragilisé notamment les jeunes, particulièrement touchés par la hausse massive du chômage.
La situation est toutefois loin d'être homogène en Europe, relève la Drees: "les pays ont connu des trajectoires bien différentes et les clivages Nord-Sud se sont accentués".