Lufthansa (XETRA:LHAG), maison mère de la compagnie aérienne Germanwings dont un avion s'est écrasé fin mars, réfléchit à des examens médicaux surprise pour les pilotes, qui permettraient de déceler une prise de médicaments régulière, de type anti-dépresseurs, selon son patron.
Des "examens de contrôle impromptus pour les pilotes" pourraient être "une possibilité" d’identifier de telles prises de médicaments, et d'être alertés sur d'éventuelles fragilités psychologiques des pilotes, rapporte au style indirect le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) vendredi, sur la foi d'une interview avec le patron de Lufthansa Carsten Spohr.
De tels tests seraient comparables, du moins par leur caractère non annoncé, aux tests de dopage effectués sur les sportifs de haut niveau, écrit le journal, précisant que M. Spohr lui-même n'a pas utilisé cette analogie.
Le patron a également appelé à "examiner attentivement" sous quelles conditions "exceptionnelles" le secret médical pourrait être assoupli, selon le FAZ.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Lufthansa, a précisé que Lufthansa n'envisageait pas de mettre seule en place de tels contrôles mais souhaitait "faire une proposition à la +task-force+", un groupe d'experts constitué après le crash de l'avion de Germanwings par le gouvernement allemand et le secteur aérien pour réfléchir aux moyens d'améliorer la sécurité aérienne.
Toutes les substances susceptibles d'entraver les capacités de pilotage, telles que "les médicaments, la drogue et l'alcool", pourraient être soumis à ces contrôles inopinés, a précisé le porte-parole.
Un avion de Germanwings s'est écrasé en France fin mars, faisant 150 victimes. Le co-pilote de l'appareil a manifestement délibérément provoqué la catastrophe. Il souffrait de dépression, et avait systématiquement caché son état à son employeur.
"Contrairement à d'autres incidents aériens, on ne peut pas tirer de conséquences claires en matière de sécurité à bord du drame Germanwings", a expliqué M. Spohr dans l'interview.
Selon lui, "les marques Germanwings et Lufthansa ont bien surmonté cette épreuve" et "la confiance des passagers à notre égard a même plutôt augmenté". Il mise toujours sur des comptes dans le vert cette année de la filiale Germanwings, le pivot de son offre low-cost.