Manifestations de taxis à Paris et aux aéroports contre UberPOP

Publié le 16/06/2015 15:12
Des chauffeurs de taxi bloquent l'accès à la préfecture de Nantes pour protester contre la compagnie Uber le 9 juin 2015 (Photo GEORGES GOBET. AFP)

Des chauffeurs de taxi bloquent l'accès à la préfecture de Nantes pour protester contre la compagnie Uber le 9 juin 2015 (Photo GEORGES GOBET. AFP)

Plus d'une centaine de taxis parisiens ont participé mardi matin à des rassemblements au départ des aéroports parisiens avant de converger vers la capitale, pour dénoncer la concurrence de l'application UberPOP et des VTC, a-t-on appris de sources concordantes.

Le principal rassemblement s'est tenu au petit matin à Roissy-Charles-de-Gaulle. Une centaine d'artisans taxis sont partis en opération escargot, via l'autoroute A1, en direction de Paris, a indiqué une source aéroportuaire à l'AFP.

Le syndicat Sud-Taxis, à l'origine du rassemblement, en a dénombré "200 à 300".

Une trentaine d'autres chauffeurs se sont rassemblés devant le second aéroport parisien, celui d'Orly, où ils ont "empêché la prise en charge de passagers" par leurs confrères, selon une autre source aéroportuaire.

Enfin, d'autres taxis se sont réunis Porte Maillot et ont pris le périphérique en direction de l'Est de Paris, pour converger avec leurs collègues vers Bastille, a ajouté le président d'une autre organisation, Taxis de France, Ibrahima Sylla.

"On demande à l'Etat que les lois soient appliquées pour les VTC (véhicules de transport avec chauffeur), notamment sur le retour à la base et la géolocalisation", a expliqué à l'AFP Mahecor Diouf, secrétaire général de SUD-Taxis.

"On voit souvent (les VTC) dans les aéroports sans réservation: ça on ne peut plus l'accepter", a ajouté le délégué, qui demande à être reçu par le Premier ministre.

Les chauffeurs de taxis dénoncent la concurrence des VTC depuis des mois, mais leur colère a encore grandi avec le lancement en France d'UberPOP, un service permettant à des particuliers de proposer leurs services à prix cassés.

Les taxis ont lancé une bataille sociale, médiatique et judiciaire contre ce service, que le gouvernement lui-même considère comme illégal.

Le géant américain Uber compte bien de son côté faire reconnaître la légalité d'UberPOP et a soulevé à ce propos une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Benjamin Cardoso, président de la fédération des VTC et fondateur de LeCab, a affirmé que "ce ne sont pas les VTC qui doivent être ciblés aujourd'hui, mais véritablement UberPOP, qui est à l'origine du problème des taxis", rappelant que taxis et VTC "ont attaqué conjointement Uber".

"UberPOP, ce n'est pas du VTC", a-t-il martelé.

Il juge "inacceptable que les VTC soient de nouveau visés par des manifestations parce qu'il y a un service qui, aujourd'hui, ternit leur image, mais n'a rien à voir avec du VTC".

"Notre position n'est pas de dire qu'uberPop ne devrait pas exister, c'est simplement qu'UberPOP n'est pas dans un cadre légal", a-t-il précisé.

La Fédération nationale des taxis a précisé qu'elle ne s'était pas jointe aux rassemblements de mardi, mais doit participer à une réunion interfédérale au sujet d'UberPOP mercredi.

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