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Pakistan: le gouvernement à venir hérite d'une économie en piteux état

Publié le 08/07/2018 13:26
Mis à jour le 08/07/2018 15:31
Des affiches électorales des candidats aux élections législatives, le 28 juin 2018 à Rawalpindi, au Pakistan (Photo AAMIR QURESHI. AFP)

Le prochain gouvernement du Pakistan, à naître des élections législatives prévues le 25 juillet, aura fort à faire face à une économie dégradée qui pourrait le contraindre à requérir l'aide du FMI, selon des analystes.

La banque centrale a dû puiser dans les réserves de devises du pays et dévaluer sa monnaie, la roupie, pour couvrir un déficit commercial en pleine expansion, et quiconque remportera le scrutin ne bénéficiera que "d'un temps limité" pour agir, a mis en garde l'agence de notation Fitch au début du mois.

Pris ensemble, les défis économiques qui attendent la nouvelle législature sont "terribles", estime l'analyste Ashfaque Hasan Khan, ancien conseiller auprès du gouvernement.

"Il y a un consensus parmi les économistes indépendants que l'économie du Pakistan n'a jamais été en si mauvais état qu'aujourd'hui. Donc le prochain gouvernement va hériter d'une économie complètement brisée", souligne-t-il, en pointant, outre les déficits, les problèmes de création d'emplois, de gouvernance et de corruption, ainsi qu'une croissance insuffisante.

Plombé pendant des années par des violences insurgées islamistes, le Pakistan, un pays de plus de 207 millions d'habitants en pleine croissance, s'efforce de consolider une économie instable et de venir à bout d'une crise énergétique chronique.

La confiance a progressé ces dernières années à mesure que la sécurité s'améliorait dans le pays, poussant le FMI à affirmer en octobre dernier que le pays était sorti de la crise après avoir bénéficié d'un programme de renflouement en 2013.

Le gouvernement sortant de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif a tenté de remédier aux coupures de courant, d'améliorer les infrastructures désuètes qui freinaient son développement et de mener des réformes.

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La Chine a contribué au développement du pays via le méga-projet d'infrastructures baptisé China-Pakistan Economic Corridor (CPEC), qui doit relier les deux voisins.

Le PIB du Pakistan a progressé de 5,8% en 2017-2018, son rythme le plus rapide depuis 2005, quoique en deçà des prévisions officielles (6%). La dette publique s'établit à environ 70% du PIB.

Mais les déficits se creusent: le Pakistan importe traditionnellement beaucoup mais ses achats se sont accrus en raison des besoins de matériaux de construction liés au CPEC et de la hausse des cours du pétrole.

Ses maigres exportations, comme le textile, ont de leur côté souffert de la concurrence d'autres pays. Les envois de devises par des Pakistanais expatriés n'ont pas suffi à combler la différence.

Le gouvernement par intérim mis en place avant les élections a promis de lutter contre le déficit de la balance des paiements en recourant aux réserves de devises du pays, qui ont rapidement commencé à décliner.

Selon la Banque du Pakistan, elles sont passées de 16,1 milliards USD le 17 avril à 9,6 milliards le 22 juin.

"Nous devons financer ce déficit commercial de 25 milliards USD en puisant dans nos réserves. Il n'y a pas d'autre option", a déclaré la ministre des Finances par intérim Shamshad Akhtar. "C'est l'un des principaux problèmes que rencontre notre gouvernement".

- Mystérieux contrats -

Cette déclaration est intervenue quelques heures à peine après l'annonce d'une dévaluation de la roupie de 3,7%, la troisième depuis décembre, et qui représente une baisse cumulée de 13% face au dollar, selon Fitch.

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De quoi atténuer un peu la pression sur les réserves, note l'agence, mais "à ce stade leur magnitude n'a pas suffi à empêcher une détérioration des finances externes plus rapide qu'attendu".

Pour l'analyste Salman Shah, Islamabad va devoir requérir l'aide de pays amis ou du FMI. Selon lui, le gouvernement ne pourra pas non plus faire l'économie de "réformes profondes et d'ampleur dans tous les secteurs liés à l'économie", même s'il estime que des projets comme le CPEC sont porteurs d'espoir.

Mais certains aspects du CPEC suscitent aussi le malaise: les termes des gigantesques contrats passés entre les gouvernements chinois et pakistanais sont mystérieux, alimentant l'inquiétude quant à la capacité du Pakistan à rembourser les prêts.

L'agence Fitch prévoit que le déficit budgétaire pourrait grimper à 6% cette année et met en garde contre le fait que "le gouvernement dépend de plus en plus d'emprunts externes, en particulier auprès d'institutions financières chinoises".

Le FMI est déjà venu à plusieurs reprises à l'aide du Pakistan, avec un prêt de 11,3 milliards USD en 2008, suivi d'un autre de 6,7 mds USD en 2013.

En 2016, le Fonds a estimé que le pays était sorti de la crise, avant de noter un an plus tard qu'il faisait face à "d'importants défis à court terme".

"Chaque année, 2 millions de personnes entrent sur le marché du travail et pour les absorber tous, l'économie devrait croître en moyenne de 7% par an", faute de quoi beaucoup resteront sur le carreau, renchérit l'analyste M. Kahn.

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