Une trentaine de militants d'Attac ont bloqué jeudi l'accès d'une agence de la Société Générale (PA:SOGN), près du métro Bourse à Paris, pour dénoncer "l'organisation industrielle de l'évasion fiscale" par cette banque, épinglée, comme d'autres, dans l'affaire des "Panama papers", a constaté une journaliste de l'AFP.
Dès 8H30, les militants, portant des T-shirts au nom de leur ONG altermondialiste, ont fait irruption dans l'agence bancaire, dont ils ont bloqué l'entrée par un ruban rouge et blanc ainsi qu'une banderole déclarant: "les peuples se lèvent face à la finance", décliné en cinq langues.
Ils ont scotché, sur le frontispice de l'établissement, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "banque bloquée pour cause d'évasion fiscale", "fraude fiscale, crime social" ou encore "protéger les lanceurs d'alerte c'est bien, stopper l'évasion fiscale c'est mieux".
"La Société Générale fait partie du Top 5 des banques qui organisent de façon industrielle l'évasion fiscale, qui représente 60 à 80 milliards d'euros par an en moins dans le budget de la France. L'enjeu n'est plus d'obtenir ses engagements à cesser cette activité frauduleuse mais d'exiger du gouvernement français qu'il interdise aux banques de travailler dans les paradis fiscaux", a expliqué à la presse Thomas Coutrot, porte-parole d'Attac.
"Les amendes ne servent à rien. Il faut que les banquiers risquent la prison", a-t-il ajouté, lançant un appel au "blocage des 103 agences de banque privée de la Société Générale" en France, des établissements spécialisés dans la gestion de patrimoine des entreprises et clients particuliers fortunés.
M. Coutrot a estimé qu'"au moment où le gouvernement prélève tout l'argent qui lui manque par une politique d'austérité pour combler le déficit public, creusé par l'évasion fiscale des plus riches" et "autorise les grands groupes à licencier sur la seule base des profits réalisés en France", la "dérive financière" devient un terrain naturel de la convergence des luttes sociales.
Il a fait notamment référence aux rassemblements "Nuit Debout" qui s'organisent depuis le 31 mars dans le sillage de la contestation contre le projet de loi Travail.
La Société Générale a été épinglée dans l'affaire des "Panama papers" par le journal Le Monde, pour avoir ouvert 979 sociétés offshore par l'intermédiaire du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.
Le groupe bancaire s'est défendu en expliquant que seules quelques dizaines de sociétés offshore créées pour ses clients via Mossack Fonseca étaient encore en activité et qu'elles étaient gérées de façon "totalement transparente".