Le vice-Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch a mis en garde l'UE contre "les conséquences" qui découleraient d'une condamnation du géant gazier Gazprom pour entrave à la concurrence, dans un entretien publié jeudi par le quotidien Kommersant.
"Nous sommes clairs sur le fait que s'il y a des conséquences pour nous, il il y aura des conséquences pour eux", a-t-il prévenu.
"Tout d'abord, Gazprom a du gaz, et l'Europe a de toute façon besoin de gaz. Si en raison des risques liés à la régulation, Gazprom ne peut pas livrer les quantités demandées, cela veut dire que les prix vont augmenter en Europe", a-t-il expliqué.
La Commission européenne a ouvert en septembre une enquête formelle contre Gazprom, qu'elle soupçonne notamment d'entrave à la concurrence et de manipulation des prix dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, membres de l'UE, très dépendants des livraisons de gaz russe.
"Pour l'instant, les positions sont éloignées. (...) Les négociations ne sont pas faciles, les consultations ne sont pas faciles, mais ma position, c'est qu'il faut des règles du jeu à long terme", a estimé Arkadi Dvorkovitch.
"Ou alors nous suivons les règles du marché, mais alors les régulateurs ne doivent pas s'en mêler et il faut laisser à Gazprom et aux sociétés consommatrices le soin de s'accorder entre eux", a-t-il poursuivi.
Le groupe public russe, qui assure un quart de la consommation européenne, fait face à une contestation de plus en plus forte de la part de ses clients européens, au moment où la crise économique pèse sur la demande. Plusieurs d'entre eux ont obtenu des ristournes sur les contrats à long terme fixés avec le géant gazier.
Mardi, le vice-président de Gazprom, Alexandre Miller, a dit s'interroger sur l'enquête de l'EU, se demandant si Bruxelles voulait recevoir du gaz dans des quantités croissantes dans les années à venir.