La direction d'Agora Distribution, maison-mère de Tati notamment, a confirmé mardi que le placement en redressement judiciaire de l'enseigne à bas prix, pourrait être effectif dès "cette semaine", alors que sept offres de reprise partielles sont actuellement sur la table.
Le tribunal de commerce de Bobigny doit tenir une première audience dans l'après-midi pour examiner la procédure de redressement judiciaire, demandée vendredi par l'entreprise.
"Le tribunal devrait ouvrir la procédure cette semaine", selon un communiqué du groupe.
La procédure de redressement judiciaire permet à l'entreprise d'éviter la liquidation. Elle conduit généralement à la mise en place d'une période d'observation et à la nomination d'un administrateur judiciaire.
"Il s'agit d'un passage obligé pour la cession des activités du pôle, car aucune offre globale permettant une cession en un bloc, n'a été formulée", explique le communiqué.
Agora Distribution, filiale du groupe Eram, comprend en plus de Tati, les enseignes Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania. La société emploie 1.720 personnes et compte 140 magasins en France.
Tati, en difficulté depuis plusieurs années, a été mis en vente par son propriétaire en février. Celui-ci avait alors décidé de reprendre à son compte la dette du groupe pour faciliter la reprise de la société.
La direction d'Agora va proposer au tribunal de passer par une procédure de "prepack cession" (cession préétablie), permettant d'accélérer le calendrier, en arrivant face à la justice avec déjà plusieurs projets de reprise. L'idée étant de parvenir à une décision d'ici la mi-juin.
"Notre objectif reste de préserver le plus d'emplois possible et que les salariés soient rapidement fixés sur l'avenir des activités", a déclaré Michel Rességuier, président d'Agora, cité dans le communiqué.
Le dirigeant indique "compter sur la procédure judiciaire pour parvenir à des améliorations notables des offres, principalement sur le volet social".
A ce jour, sept offres de reprise partielle ont été présentées. A l'exception de l'offre du fondateur de Gifi, Philippe Ginestet, les noms et les projets de reprise des différents candidats n'ont pas été dévoilés.
M. Ginestet propose de reprendre 100 magasins Tati, dont celui historique de Barbès à Paris, et environ 1.200 salariés. Il continuerait d'exploiter la marque Tati.
Les salariés du groupe, qui craignent une casse sociale, ont prévu de se mobiliser d'ici la fin de la semaine.