Investing.com – La présidente de la Fed, Janet Yellen, doit prendre la parole ce lundi. Les marchés attendent de voir dans quelle mesure le rapport de vendredi sur l'emploi a influé sur les perspectives de normalisation de la politique monétaire américaine.
Janet Yellen s'exprimera sur les perspectives économiques et sur la politique monétaire devant le World Affairs Council de Philadelphie ce lundi à 18h30. Ce sera pour elle la dernière occasion d'indiquer sa position sur le rythme de relèvement des taux avant la décision de la Fed le 15 juin.
Ce discours est essentiel étant donné qu'il sera tenu 11 heures et demie avant que la période de blackout de la Fed ne commence mardi. Durant chaque période de blackout, les membres de la Fed cessent de s'exprimer sur les développements économiques ou sur les questions de politique monétaire et ne s'adressent plus au public.
La publication du rapport de mai sur l'emploi publié vendredi a fait des vagues sur les marchés financiers alors que seuls 38 000 emplois non agricoles ont été créés, un chiffre inférieur aux prévisions.
Avant le rapport, les marchés étaient convaincus que la Fed allait remonter ses taux en juin. La probabilité d'une hausse en juin atteignait 21 % et celle d'un relèvement en juillet se portait à 58 %.
Mais, après les faibles chiffres de l'emploi, les marchés ont revu à la baisse leurs espoirs d'un resserrement de la politique monétaire prochainement. Les futures sur les fonds de la Fed indiquent une probabilité de hausse des taux en juin de seulement 4 %.
Les investisseurs considèrent maintenant que la hausse n'a que 31% de chances d'avoir lieu en juillet et 63% lors de la réunion de la banque centrale de décembre, première date pour laquelle la probabilité d'un relèvement est supérieure à 50%.
Dans son discours du 27 mai, Janet Yellen avait déclaré que l'économie n'avait pas enregistré de grande "amélioration concernant la croissance des salaires, ce qui semble indiquer un relâchement du marché du travail".
Pourtant, c'est dans ce même discours que la présidente avait indiqué qu'une hausse des taux pouvait avoir lieu dans les mois à venir.
Les marchés excluent la possibilité d'une hausse des taux cet été après le rapport sur l'emploi. Beaucoup se demandent si les chiffres moins bons que prévu pourraient réellement dissuader la Fed de normaliser la politique monétaire. Les chiffres de l'emploi en mai pourraient avoir été anormalement impactés par une grève des télécommunications et une baisse des embauches de construction en raison du mauvais temps.
Malgré la création de 38 000 emplois, le rapport continue de montrer un ralentissement du relâchement du marché du travail.
Le taux de chômage a baissé à 4.7 %. Plusieurs membres de la Fed ont déjà indiqué que l'économie américaine était, de ce fait, globalement en état de plein emploi.
Goldman Sachs commenté les propos de Janet Yellen en déclarant : « Nous ne croyons pas qu'un seul rapport sur l'emploi a changé la vision de la présidente après ses remarques relativement constructives du 27 mai ».
Les minutes de la dernière réunion de la Fed ont indiqué que les conditions du marché du travail se sont améliorées et que les officiels de la Fed seraient attentifs à une amélioration des conditions économiques au second trimestre.
Vendredi, le Fed d'Atlanta a estimé que la croissance au deuxième trimestre serait de 2.5 % alors que la Fed de New York a indiqué que les "nouvelles conflictuelles" de la semaine dernière avaient toujours un "effet légèrement positif" sur ses propres projections, qui atteignent 2.4 %.
A cet égard, les acteurs des marchés se centreront sur l'examen du rapport de l'emploi par Janet Yellen ainsi que sur ses propos sur l'économie en général. Ces remarques confirmeront si la création d'emplois moins importante que prévue est suffisamment faible pour impacter sa position précédente, pour ce qui sera sa dernière apparition en public avant la conférence de presse le 15 juin.