"McDo escroc, faut partager le magot!": une cinquantaine de personnes ont bloqué mercredi plusieurs McDonald's du nord de Paris pour demander un salaire horaire à treize euros et dénoncer les pratiques fiscales de la multinationale visée par une enquête pour blanchiment.
Devant un restaurant de l'enseigne de Paris Gare du Nord, plusieurs dizaines de manifestants issus d'organisations étudiantes ou de collectifs militants ont répondu à l'appel de la CGT McDonald's Paris et Ile-de-France bloquant les entrées aux cris de "frite par frite, nuggets par nuggets, nous reprendrons le fric de McDonald's" avant de rejoindre d'autres restaurants dans l'est de la capitale.
A l'intérieur, des clients et employés interloqués devant un militant déguisé en Ronald - mascotte de la multinationale - observent la dizaine de manifestants déployer une banderole "relocalisation des profits, augmentation des salaires".
"On fait le travail de deux, trois personnes et les salaires ne suivent pas, McDonald's s'enrichit sur notre dos", accuse Jessica, employée depuis 15 ans.
Les salariés qui débutent sont payés au Smic (9,67 euros brut de l'heure, ndlr) et "comme une majorité des effectifs travaillent à temps partiel imposé, 24h par semaine, ça fait 770 euros par mois", dénonce Gilles Bombard de la CGT.
Si l'enseigne de restauration rapide, que le syndicat accuse d'organiser "le déficit systématique de ses restaurants" pour ne pas faire de bénéfices en France, "relocalise ses profits, on peut largement prétendre à un salaire de 13 euros", a-t-il ajouté.
Visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée à la suite d'une plainte des élus du comité d'entreprise, représenté par l'avocate Eva Joly, McDonald's a vu son siège français perquisitionné en mai.
"L'évasion fiscale est extrêmement nuisible aux Etats comme aux salariés, il est crucial de tout mettre en oeuvre pour la combattre", a estimé Julien Bayou, porte-parole d'EELV.