Par Kim Khan
Investing.com - Wall Street s'est solidement installée dans le vert hier, mais il a fallu une hausse sans précédent des prix du pétrole pour la sortir de son incertitude.
Les actions énergétiques ont fait grimper le marché en général après que le pétrole ait explosé à la hausse, en raison des espoirs (alimentés par un tweet du président Donald Trump) que l'Arabie saoudite et la Russie pourraient mettre de côté leurs différences et réduire drastiquement la production de brut.
Les gains sans précédent du pétrole ont dépassé la hausse sans précédent des demandes hebdomadaires d'allocations chômage. Mais d'autres données sur l'emploi seront publiées vendredi.
En outre, les investisseurs seront impatients d'obtenir des précisions sur d'éventuelles réductions de la production de pétrole et sur les derniers chiffres concernant les services.
Voici trois éléments qui pourraient faire bouger les marchés ce vendredi.
1. Un rapport sur l'emploi comme aucun autre
Le rapport sur l'emploi NFP sera publié à 14h30 et est un peu une énigme.
Le marché le surveillera de très près, tout en reconnaissant que les chiffres donneront une image biaisée de l’impact du coronavirus sur l’économie.
En effet, l'enquête du rapport sur l'emploi date de la semaine du 12 mars, avant qu'aucun grand État américain ne soit verrouillé.
C'est pourquoi les économistes s'attendent à une baisse des emplois non agricoles de seulement 100 000 personnes, selon les prévisions établies par Investing.com. Or, nous savons que 6,6 millions de personnes ont demandé des allocations de chômage pour la première fois la semaine dernière.
Le taux de chômage devrait passer de 3,5 % à 3,8 % et le salaire horaire moyen devrait avoir augmenté de 0,2 % selon les prévisions.
Au-delà des chiffres qui font les gros titres, le principal élément à surveiller devrait être la mesure de ceux qui sont devenus des travailleurs à temps partiel pour des raisons économiques, a tweeté Martha Gimbel, économiste chez Schmidt Futures.
"Compte tenu de l'incertitude qui régnait au début du mois de mars, il est plausible que les employeurs aient réduit les heures de travail et qu'il y ait eu un bond du travail à temps partiel involontaire", a déclaré Martha Gimbel.
Goldman Sachs Group Inc (NYSE:GS) a déclaré en début de semaine qu'elle s'attendait à ce que le taux de chômage du deuxième trimestre atteigne 13,2 %, pour atteindre 15 % en milieu d'année, a indiqué Bloomberg.
2. Le marché du pétrole a maintenant besoin de quelques précisions
Le pétrole a explosé à la hausse hier. Il a suffi que Trump tweet son attente de réductions de production dans le cadre d’un possible accord Russie – Arabie Saoudite pour que les prix montent en flèche.
Le brut a tellement chuté dernièrement qu'il n'est pas surprenant que ces attentes aient conduit à un pic. Mais comme c'est souvent le cas avec la politique par tweet, les investisseurs et les traders sont maintenant dans l’attente de détails.
Si des réductions de production se produisent, elles interviendront après la réunion de l'OPEP+ demandée par l'Arabie saoudite. Tout détail sur une date pourrait satisfaire les acheteurs.
L'Arabie saoudite est prête à réduire sa production à environ 9 millions de barils par jour, mais a qualifié d'"exagérée" l'attente de M. Trump de réductions de 10 à 15 millions de barils par jour, a rapporté le Wall Street Journal.
La Russie ne dit pas grand-chose, mais n'importe quel mot officiel de leur part pourrait également être un moteur du marché.
3. Plongeon en vue pour l’ISM des services ?
La dernière statistique importante de la semaine sera publiée à 16h, avec l’ISM des services US pour le mois de mars.
La mesure de l'activité des services, déjà plus pondérée par Wall Street que par l'industrie manufacturière étant donné sa plus grande part dans le PIB, a pris une nouvelle importance en tant que meilleur indicateur de l'économie touchée par la crise du Covid-19, avec la fermeture de presque tous les restaurants et magasins.
L'indice ISM non manufacturier PMI devrait tomber à 44 pour le mois de mars, contre 57,3 en février, selon les prévisions des économistes compilées par Investing.com.
Compte tenu des chiffres récents, une baisse plus importante ne serait pas une surprise. Mais il convient de noter que le plus bas niveau de l'indice depuis sa création en 1997 est de 37,3 en mars 2008, au cœur de la crise financière.