Par David Wagner
Investing.com - Les dirigeants européens se réunissent aujourd'hui et demain lors d’un sommet de l’UE pour négocier sur le fonds de relance et tenter de trouver un compromis afin de valider un plan qui a pour la première fois été évoqué en mars par la France et l’Allemagne.
Le plan de 750 milliards d’Euros prévoit 500 milliards d’euros de versements sous forme de prêts, et 250 milliards d’euros de subventions. Or, c’est ce détail qui pose problème.
Certains pays, notamment ceux que l’on appelle les 4 "frugaux" ne sont pas convaincus par le mélange de prêts et de subventions prévu par la proposition de la Commission Européenne.
Alors, à quoi pouvons-nous nous attendre au cours du Sommet des deux prochains jours ?
Si la volonté d'essayer de faire quelque chose est bien présente, peu nombreux sont ceux qui s’attendent à un accord dès ce weekend.
Il y aura sans doute des progrès pour essayer de trouver un compromis ce week-end, mais il est plus probable qu’un accord ait lieu lors du sommet des 27 et 28 juillet.
Toutefois, la teneur des commentaires suite au sommet d’aujourd’hui et demain donnera l’occasion aux investisseurs de mieux évaluer les probabilités d’un accord avant la fin du mois, et de savoir si une proposition revue à la baisse, ou excluant les subventions, sera nécessaire pour obtenir l’accord des pays récalcitrants, car, rappelons-le, le plan de relance devra être approuvé par l’ensemble des pays de l’UE.
L’impact de ces discussions pourrait donc être déterminant pour les marchés financiers, qui se sont calmés dans l'espoir de cet accord. Tout revers devrait donc largement peser sur les bourses européennes et la monnaie unique.
Malgré tout, la gravité de la situation fait que la barre pour un compromis est sans doute plus basse qu’on ne le pense, et si cela se confirme avec des propos rassurants au cours du weekend, cela pourrait générer une réaction positive supplémentaire sur les marchés.
Dans le cas peu probable d’un accord ou quasi-accord ce weekend, il faudra par contre s’attendre à une forte hausse des bourses et de l’EUR/USD.
Peu d'optimisme chez les dirigeants européens
Pour l’instant, un certain degré d’incertitude est donc maintenu. On notera que la chancelière allemande Angela Merkel ne s’est pas montré particulièrement optimiste dans une intervention aujourd’hui. Elle a en effet déclaré qu’elle ne « peut pas dire si il y aura un compromis », ajoutant que « les différences (de vues) sont très importantes » et que les négociations s’annonce « très difficiles ».
Rutte, le premier ministre des Pays-Bas, a quant à lui déclaré que « les chances d’un accord ce weekend sont de moins de 50% ».
Le président Français Emmanuel Macron s’est déclaré « confiant mais prudent » quant à la perspective d’un accord.
Enfin, Charles Michel, le président du Conseil Européen, a au contraire estimé que « avec de la volonté politique, un accord est possible ».