Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le dollar est en baisse après avoir connu sa pire vente en une journée depuis des mois. Le débat sur l'inflation et les hausses de taux d'intérêt se poursuit cependant, le président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, s'étant déclaré ouvert à plus de trois hausses de taux cette année et Lael Brainard devant le Sénat pour son audition de confirmation en tant que vice-présidente de la banque centrale. Les résultats de Delta Air Lines (NYSE:DAL) pourraient mettre en lumière l'impact d'une vague croissante de cas de Covid-19 aux États-Unis, tandis qu'une autre grande usine automobile dans l'un des ports les plus importants de Chine ferme pour cause de vous-savez-quoi. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers ce jeudi 13 janvier.
1. La baisse du dollar s'atténue après que le billet vert ait atteint son plus bas niveau sur deux mois
Le dollar s'est stabilisé après sa plus forte baisse journalière en trois mois, signe que les marchés mondiaux estiment que les risques d'un resserrement de la politique monétaire américaine sont entièrement pris en compte pour le moment.
Vers 13h15, le dollar index, qui suit le billet vert par rapport à un panier de six économies avancées, était en baisse de 0,1% à 94,812, après avoir chuté de plus de 0,6% mercredi, en raison des espoirs croissants que l'inflation pourrait être proche de son pic. Les chiffres publiés mercredi ont montré que l'inflation annuelle a augmenté de 7 % sur l'année, son plus haut niveau depuis 1982, mais les analystes ont fait valoir qu'une combinaison de facteurs faisait paraître la situation pire qu'elle ne l'est.
Il est peu probable que l'on cesse de parler de resserrement de la politique. Le président de la Réserve fédérale de Philadelphie, Patrick Harker, a déclaré dans une interview au Financial Times qu'il était ouvert à plus de trois hausses de taux d'intérêt cette année, tandis que les remarques préparées par Lael Brainard pour l'audition de confirmation de sa vice-présidence plus tard jeudi ont souligné la nécessité absolue de faire baisser l'inflation.
2. IPP, demandes d'allocations chômage
Une meilleure mesure de la dynamique actuelle de l'inflation sera sans doute affichée à 14h30, lorsque les États-Unis publieront les chiffres de l'inflation des prix à la production pour décembre.
Le marché s'attend à ce que les prix globaux aient augmenté de 0,4 % au cours du mois, ce qui constituerait leur plus faible hausse mensuelle depuis un an, tandis que les prix de base devraient avoir augmenté de 0,5 %, ce qui représente un ralentissement plus modeste après l'accélération choc de décembre.
Les demandes d'allocations chômage aux États-Unis, qui seront publiées au même moment, devraient rester proches de leur niveau le plus bas depuis la pandémie de la semaine dernière, à 200 000.
3. Les actions devraient ouvrir en légère hausse, les résultats de Delta en ligne de mire
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en hausse, l'appétit pour le risque étant ravivé par les derniers développements en matière de politique monétaire.
Toutefois, les gains pourraient être limités par le fait que le changement de sentiment sur les taux d'intérêt a également été motivé par la propagation alarmante de Covid-19 aux États-Unis au cours des deux dernières semaines, ce qui augmente la probabilité d'un frein à court terme sur la croissance. Les résultats de Delta Air Lines, qui seront publiés tôt, pourraient apporter un éclairage supplémentaire à ce sujet.
À 13h15, les contrats Dow Jones futures étaient en hausse de 48 points, soit 0,1%, tandis que les contrats S&P 500 futures et Nasdaq 100 futures étaient tous deux en hausse d'un montant similaire. Les rendements du Trésor à 10 ans de référence, quant à eux, semblent avoir terminé leur retracement à court terme, en augmentant à nouveau légèrement à 1,75 %.
Parmi les autres valeurs à surveiller, citons Robinhood (NASDAQ:HOOD), qui a minimisé une rumeur apparemment fausse selon laquelle elle s'apprêterait à coter des contrats en "monnaie mème" Shiba Inu.
4. Nouveau record d'admissions dans les hôpitaux ; les problèmes portuaires de la Chine s'aggravent
Les admissions dans les hôpitaux américains ont atteint un nouveau record mercredi, montrant de plus en plus clairement que la plus grande transmissibilité de la variante Omicron compense largement les avantages que l'on peut tirer de sa plus faible virulence.
L'absentéisme reste un problème aigu tant aux États-Unis, où l'on a enregistré en moyenne plus de 780 000 nouveaux cas par jour au cours de la semaine dernière, malgré une forte baisse mercredi, qu'ailleurs dans le monde : La France a enregistré plus de 360 000 nouveaux cas pour la deuxième journée consécutive mercredi, mais elle continue d'assouplir les restrictions de voyage avec la Grande-Bretagne voisine, estimant qu'il est inutile d'ajouter un préjudice économique à la situation alors que la propagation communautaire est déjà si active.
Les risques liés au virus continuent également de se manifester en Chine, où Volkswagen (DE:VOWG_p) a suivi Toyota (T:7203) en fermant deux usines dans le port de Tianjin. Les perturbations dans les ports de Tianjin, Dalian et Ningbo entraînent une congestion accrue à Shanghai, le port le plus fréquenté du monde.
5. Le pétrole atteint son plus haut niveau sur deux mois, les vendeurs n'ayant plus de marge de manœuvre
Les prix du pétrole brut ont atteint leur plus haut niveau en deux mois, aidés par un dollar moins cher et par des indications selon lesquelles les grandes nations consommatrices commencent à manquer d'espace pour vendre leurs réserves stratégiques.
Selon Samir Madani de Tanker Trackers, la dernière vente du département américain de l'énergie réduit les réserves stratégiques de pétrole à moins de 100 jours de couverture des importations. Les accords internationaux exigent que les États-Unis et les autres économies avancées détiennent au moins 90 jours d'importations.
Les données gouvernementales de mercredi sur les stocks américains ont cependant montré une nouvelle augmentation importante des stocks d'essence, ce qui suggère que la pression sur la demande finale de carburant s'accentue avec la montée de l'onde Omicron.
Le prix du brut américain a légèrement augmenté à 82,67 dollars le baril, tandis que le Brent a progressé de 0,1% à 84,78 dollars le baril.