Par David Wagner
Investing.com – Dans un discours prononcé ce vendredi matin, la présidente de la BCE Christine Lagarde a déclaré que le monde pourrait avoir dépassé le pire de la crise du coronavirus, tout en déclarant qu’un retour au statu quo est peu probable.
S’exprimant lors du sommet en ligne "Northern Light" Lagarde a déclaré : "Nous avons probablement passé le point le plus bas et je dis cela avec une certaine appréhension car bien sûr il pourrait y avoir une deuxième vague".
La BCE a estimé que le produit intérieur brut de la zone euro a chuté de 16 % au cours des deux premiers trimestres de 2020. Cependant, la banque centrale s'attend à ce que la croissance reprenne dans les mois à venir, avec la réouverture des économies de la zone euro. Après une contraction de 8,7 % pour l'ensemble de l'année 2020, la banque centrale prévoit un rebond de 5,2 % en 2021, et de 3,3 % en 2022.
Mais la présidente de la BCE a averti que la reprise "sera incomplète et pourrait être transformationnelle", sous-entendant que le monde ne sera plus le même après la pandémie.
Elle a notamment estimé que certains modèles économiques auront du mal à survivre et à s'adapter au nouveau monde, tandis que d'autres entreprises seront créées pour faire face à une réalité différente, soulignant par ailleurs qu'"il est probable que les échanges commerciaux seront considérablement réduits".
"Nous devons être extrêmement attentifs à ceux qui sont les plus vulnérables", a-t-elle ajouté.
La Banque centrale européenne a annoncé plus tôt ce mois-ci une extension de la taille et de la durée de son programme d'achat d'obligations d'urgence. La banque centrale s'est engagée à acheter 1,35 trillion d'euros de dette publique au moins jusqu'en juin 2021.
A ce propos Mme Lagarde a ajouté que "les banques centrales ont répondu massivement au défi", répétant qu’ « Il ne fait aucun doute dans mon esprit que nous devons utiliser tous les outils disponibles ».
Enfin, en ce qui concerne les négociations européennes en ce qui concerne un plan d’urgence pour faire face à la crise économique, Lagarde a déclaré qu'elle ne pense pas qu'il y aura un accord final lors du sommet du 17 juillet qui aura lieu à Bruxelles, et non en téléconférence.
Rappelons que les dirigeants européens tentent actuellement de trouver un accord sur de nouvelles mesures de relance budgétaire sur la base d'une proposition présentée par la Commission européenne en mai à l’initiative de la France et de l’Allemagne. La proposition vise à lever 750 milliards d'euros sur les marchés publics, puis de distribuer 500 milliards sous forme de subventions et 250 milliards sous forme de prêts, ce qui suscite de profondes divisions entre les États membres, qui doivent approuver le plan à l’unanimité.