GENEVE (Reuters) - Les perspectives du marché mondial du travail pour le second semestre de cette année sont "hautement incertaines" et la reprise attendue ne suffira pas à ramener l'emploi à son niveau d'avant l'éclatement de la pandémie de coronavirus, a déclaré mardi le Bureau international du travail (BIT).
Dans une nouvelle analyse, l'agence spécialisée des Nations unies souligne que le nombre d'heures de travail perdues dans le monde au premier semestre a été "largement supérieur à ce qui avait été prévu".
Elle estime à 14% la chute du nombre global d'heures travaillées au deuxième trimestre liée à la pandémie, soit l'équivalent de 400 millions d'emplois à temps plein (sur la base de 48 heures par semaine).
Pour le quatrième trimestre, le BIT s'attend à une perte de 4,9% du volume total d'heures travaillées soit 140 millions d'emplois à temps plein. Mais un scénario plus sombre intégrant l'hypothèse d'une deuxième vague de la pandémie porte cette perte potentielle à 11,9% du volume d'heures travaillées, soit 340 millions d'emplois à temps plein.
"Les estimations ont revu en forte hausse les dommages causés par la pandémie à nos marchés du travail", a déclaré le directeur général du BIT, Guy Ryder, lors d'une conférence de presse.
Il a souligné entre autres que la crise actuelle avait un impact "disproportionné et dommageable" sur les femmes, souvent employées en nombre dans les secteurs les plus durement touchés comme l'hôtellerie, la restauration, la distribution et l'industrie manufacturière.
Au niveau mondial, près de 40% des femmes salariées travaillent dans les quatre secteurs les plus touchés, contre 36,6% d'hommes, précise le BIT https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_749410/lang--fr/index.htm.
(Stephanie Nebehay, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)