LONDRES (Reuters) - Les habitants de la planète vivent plus vieux mais aussi plus longtemps en mauvaise santé, selon une étude menée dans 188 pays.
Dans l'ensemble, l'état de santé des hommes et des femmes s'est amélioré depuis 1990 grâce aux progrès réalisés dans la lutte contre certaines maladies infectieuses, comme le sida et le paludisme, et dans la lutte contre les maladies infantiles.
Mais, si elle a progressé, l'espérance de vie en bonne santé n'a pas suivi la même courbe que l'espérance de vie stricto sensu, si bien que les hommes ont tendance à vivre plus longtemps avec une maladie ou une infirmité, d'après cette étude publiée dans l'hebdomadaire médical britannique The Lancet.
"Le monde a fait de grands progrès en matière de santé ; le défi consiste désormais à investir afin de trouver des moyens plus efficaces de prévenir et de traiter les causes majeures de maladie et de handicap", a déclaré Theo Vos, professeur à l'Université de Washington, qui a mené les recherches.
L'espérance de vie moyenne dans le monde, hommes et femmes compris, a augmenté de 6,2 ans entre 1990 et 2013, passant de 65,3 ans à 71,5 ans, mais l'espérance de vie en bonne santé n'a dans le même temps augmenté que de 5,4 ans, de 56,9 ans à 62,3 ans.
Pour la plupart des 188 pays passés en revue, les chercheurs ont constaté une évolution "positive et significative" de l'espérance de vie en bonne santé entre 1990 et 2013. Mais, pour un certain nombre, comme le Botswana ou la Syrie, elle n'a pas beaucoup progressé durant cette période.
Dans certains autres pays, comme l'Afrique du Sud, le Paraguay ou la Biélorussie, l'espérance de vie en bonne santé a même reculé. Au Lesotho et au Swaziland, les nourrissons nés en 2013 avaient une espérance de vie en bonne santé de dix ans inférieure à celle de leurs aînés nés en 1990.
Le Lesotho est le pays où l'espérance de vie en bonne santé à la naissance était la plus faible en 2013 - 42 ans. Le Japon se situe en tête de peloton, avec 73,4 ans.
(Kate Kelland; Simon Carraud pour le service français)