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PARIS (Reuters) - Le gouvernement étudie plusieurs pistes pour réformer les retraites d'ici la fin du quinquennat, comme le recul de l'âge légal de départ à la retraite pour équilibrer les finances et l'augmentation des minima de pensions pour tous les retraités, selon deux sources proches du dossier.
Tout dépendra du climat social et de la situation économique du pays à la sortie de la crise sanitaire, précisent ces deux sources. L'une d'entre elles estime qu'une décision devrait être prise par le président de la République en juillet.
Le chantier des retraites, qui avait provoqué d'importantes manifestations avant d'être suspendu en mars 2020 lors du premier confinement, est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière, lorsqu'Emmanuel Macron a réaffirmé que la réforme initialement envisagée ne pourrait être reprise en l'état, tout en ouvrant la porte à de nouvelles mesures "dans les mois qui viennent".
Parmi les options qui seraient envisagées par le gouvernement figure le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, une mesure explosive qui permettrait de redresser les finances du régime, fortement éprouvées par la crise sanitaire.
Selon le dernier rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR), le solde du régime qui se trouvait quasiment à l'équilibre en 2019 s'est grandement détérioré dans la dernière année.
Le besoin de financement en 2020, qui était d'un milliard en 2019, s'est accru à 18 milliards d'euros, soit 0,8% du PIB en 2020.
En tenant compte du transfert exceptionnel de cinq milliards d'euros du Fonds de réserve des retraites (FRR), le déficit s'est établi à 13 milliards, soit 0,6 % du PIB.
"Il y a au sein du gouvernement une très forte ligne qui s’inquiète de l’état de nos finances publiques et de l’endettement très lourd du pays en sortie de crise", précise une source au coeur des discussions sur les retraites.
"Et un des postes de dépenses les plus lourds et un des moyens les plus rapides de récupérer un peu d’argent (...), ce sont les retraites."
Une telle mesure, socialement inflammable, ne viendrait pas sans contrepartie. Elle pourrait s'accompagner d'une augmentation du minimum de pension pour tous les retraités, ajoutent les deux sources.
Emmanuel Macron avait promis dans son projet de réforme de porter ce minimum à 1.000 euros en 2022 pour les personnes ayant effectué une carrière complète et à le maintenir à 85% du smic à partir de 2025. Seuls les agriculteurs avaient pour l'instant bénéficié de cette mesure.
DES ÉLÉMENTS D'UNIVERSALITÉ
Un troisième volet de réformes pourrait être envisagé pour amener un début d'universalité à ce système qui concentre 42 régimes différents, a précisé une des deux sources sans en dire plus.
"Avec ça, on aurait un cocktail de mesures qui (...) tiendraient un peu la route", a ajouté cet acteur du dossier, en précisant que le dossier était suffisamment instruit et que les difficultés ne relevaient pas de la technique mais de la décision politique et du contexte social.
En déplacement dans la Drôme, mardi, Emmanuel Macron est revenu sur le déficit des retraites, estimant que l'on ne pouvait se satisfaire des finances actuelles, mais a ajouté que ce dossier ne faisait pas encore partie de ses priorités.
"On ne peut pas dire, comme diraient les enfants que c’est 'moins pire que prévu', c’est quand même très mauvais. Et il y a un déficit de plusieurs milliards d’euros. Est-ce qu’on peut le laisser à nos enfants ? Non", a-t-il dit.
"Est-ce que c’est la priorité du moment, est ce que c’est mon objectif de cette semaine ? Non. Mon objectif de cette semaine c’est rouvrir en bon ordre la vie économique de notre pays", a-t-il poursuivi.
La détérioration des finances du régime en 2020 s'explique par une forte contraction des ressources liées au recul des cotisations pendant la crise. Cette baisse n'a pas été compensée par la diminution des dépenses liée à la surmortalité des retraités enregistrée jusqu’à présent.
Les projections du COR sont néanmoins plus optimistes que celles de novembre 2020, qui prévoyaient un déficit de 23,5 milliards d'euros, avec la prise en compte de la surmortalité en fin d'année 2020 et en raison d'une contraction moins forte qu'anticipée de l'activité.
Avec ces résultats, le retour à l'équilibre est envisagé pour le milieu des années 2030, selon les meilleurs scénarios de croissance. La trajectoire reste néanmoins "maîtrisée", dit le COR. Le solde varierait entre +2,1% et -0,7% du PIB en 2070 selon les scénarios retenus.
(Caroline Pailliez, édité par Blandine Hénault)
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