Investing.com - Le CAC 40 a chuté de 1.56% en clôture hier dans le cadre d’une troisième séance de baisse consécutive, sa pire baisse journalière depuis le lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par le président Macron.
Et le léger rebond constaté ce mercredi matin ne remet pas en question le biais baissier immédiat.
Alors que la gauche est désormais majoritaire au Parlement, les investisseurs s’inquiètent de ce que cela va signifier pour l’économie française, ce qui justifie la pression qui pèse sur la bourse de Paris.
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À ce propos, on notera que l’investisseur David Roche (SIX:ROG), président de Quantum Strategy, a déclaré que l’on aurait pu s'attendre à une "explosion" de l'écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes, étant donné qu'il est très peu probable que le nouveau gouvernement français réduise le déficit budgétaire du pays pour se conformer aux réglementations de l'Union européenne.
"Mais en fait, il ne s'est rien passé” a-t-il déclaré lors d’une intervention sur CNBC, tout en estimant que cela va très bientôt arriver, ce qui pourrait peser sur le moral et alimenter une plus forte baisse des actions françaises.
"Cela se produira lorsqu'on se rendra compte que la paralysie politique en France est en fait une paralysie économique en France, et que la paralysie économique en France signifie que la France va suivre une trajectoire qui est en contradiction directe avec son engagement en Europe", a-t-il déclaré.
Dans une note publiée dimanche, M. Roche avait par ailleurs recommandé de vendre à découvert les obligations d'État françaises par rapport aux obligations allemandes.
L'Assemblée nationale française et ses différentes factions, ainsi que le président Macron, sont maintenant prêts pour un long bras de fer politique qui se traduira par un manque de leadership économique, selon M. Roche.
Outre les perspectives de croissance économique, le déficit budgétaire considérable de la France et son ratio dette/PIB élevé de 110 % constituent une inquiétude majeure pour les investisseurs. Le mois dernier, la Commission européenne a averti la France et d'autres pays qu'ils enfreignaient ses règles budgétaires.
"L'euro finira par s'en ressentir. Et franchement, si l'on compare l'Italie et la France, l'Italie aura l'air d'un ange, bien qu'elle ne soit pas un ange, et la France aura l'air d'un diable", a-t-il poursuivi.
L'impasse politique donnera entre-temps au parti d'extrême droite Rassemblement national l'occasion de s'asseoir et de critiquer, ce qui permettra à sa figure de proue de longue date, Marine Le Pen, de se positionner en vue d'une candidature à l'élection présidentielle de 2027, a déclaré M. Roche.
Plus généralement, tout "gouvernement populiste, égocentrique et narcissique" en France signifierait que "l'Europe n'ira nulle part", a-t-il ajouté.
"Tous les grands projets qui nécessitent un financement au niveau communautaire ne recevront pas de financement au niveau communautaire, et je parle de l'élargissement, je parle des projets verts, je parle de la reconstruction de l'Ukraine. Il y a environ sept piliers majeurs qui, soudainement, n'iront nulle part, ce qui est désastreux pour l'Europe", a déclaré M. Roche.
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