PARIS (Reuters) - Airbus (PA:AIR) a repoussé son objectif de dégager un chiffre d'affaires de dix milliards de dollars dans le secteur des services en raison de la crise du coronavirus, mais s'en tient à cette stratégie, a annoncé Philippe Mhun, vice-président exécutif programmes et services, alors que l'entreprise se dirige vers une restructuration plus large.
Le constructeur aéronautique européen comptait parvenir à ce résultat d'ici 2030. En 2019, il a réalisé un chiffre d'affaires de plus de quatre milliards de dollars dans ce secteur, mais la crise sanitaire a entraîné une baisse de la demande de services tels que les pièces détachées et la collecte de données de maintenance.
"Cela retarde un peu l'ambition en termes de timing, mais la stratégie est toujours d'actualité. Nous pensons toujours que le développement des services a du sens", a déclaré Philippe Mhun à Reuters.
"C'est encore un ordre de grandeur que nous pouvons chercher à atteindre, mais l'interrogation porte sur le délai et sur la manière dont cette crise va transformer notre industrie, et il est trop tôt pour le dire", a-t-il poursuivi, évoquant l'objectif de dix milliards de dollars.
Selon des sources du secteur, Airbus a en fait renoncé à cet objectif et restructure ses activités dans le domaine des services en réaffectant du personnel ailleurs. Des suppressions d'emplois plus importantes sont également imminentes.
"Les avions sont cloués au sol et cela affecte autant les services que le secteur des avions (fabrication). Certains projets (services) ont été suspendus et reportés", a reconnu Philippe Mhun.
Le projet A321 XLR, monocouloir au plus long rayon d'action au monde, est en revanche maintenu malgré les circonstances.
"C'est un projet que nous avons vraiment protégé. Il se déroule conformément au plan initial", qui prévoit un premier vol en 2022 et une mise en service en 2023, a précisé Philippe Mhun.
(Tim Hepher, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Michel Bélot)