par Sharon Abratique
HONG KONG (Reuters) - Le parlement de Hong Kong a approuvé jeudi la plus importante réforme du système politique local depuis la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie britannique, une mesure qui renforce l'emprise de Pékin sur la région administrative spéciale et qui a été rapidement dénoncée par les Etats-Unis.
La réforme prévoit une réduction du nombre de sièges du Conseil législatif, le parlement local, désignés au suffrage universel direct, soit 20 contre 35 auparavant, alors même que le nombre total de sièges est porté à 90 contre 70 auparavant.
"Ces quelque 600 pages du texte se résument en quelques mots: les patriotes dirigent Hong Kong", a déclaré Peter Shiu, un élu pro-Pékin.
La plupart des changements avaient été annoncés dès mars dernier par la Chine, avant que les autorités hongkongaises apportent des retouches dont un redécoupage des districts électoraux et la pénalisation des appels à un vote blanc.
La réforme a été adoptée par 40 voix contre deux, alors que l'opposition ne siège plus au Conseil législatif depuis l'an dernier et l'exclusion par la Chine de certains élus pro-démocratie ayant provoqué la démission en masse de leurs pairs.
A Pékin, les changements sont présentés comme indispensables pour corriger les failles du système politique que les autorités chinoises considèrent comme des menaces pour la sécurité nationale depuis les manifestations antigouvernementales de 2019.
A Washington, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a accusé dans un communiqué la Chine de continuer à nuire aux institutions démocratiques à Hong Kong et a appelé les autorités locales à mettre fin aux poursuites judiciaires et à relâcher toute personne inculpée dans le cadre de la loi de sécurité nationale imposée l'été dernier par Pékin.
(avec Daphne Psaledakis et David Brunnstrom à Washington; version française Jean Terzian)