(Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) doit procéder à une nouvelle hausse significative de ses taux d'intérêt en septembre et devrait atteindre le niveau "neutre" avant la fin de l'année, a déclaré samedi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
La BCE a relevé en juillet ses taux d'intérêt pour la première fois en onze ans, augmentant son taux de dépôt de 50 points de base pour le ramener à zéro, les craintes sur l'inflation l'emportant sur les risques d'une dégradation de la conjoncture.
Considéré comme un centriste au sein du conseil des gouverneurs de la BCE, François Villeroy de Galhau a déclaré que les taux devraient continuer à augmenter jusqu'à ce que la BCE atteigne le niveau neutre, qui se situe entre 1% et 2%. Au taux neutre, la banque centrale ne stimule ni ne freine la croissance.
"Nous pourrions y être avant la fin de l'année, après une nouvelle étape significative en septembre", a-t-il déclaré lors du symposium économique de Jackson Hole organisé par la Réserve fédérale américaine.
Alors que les marchés ont intégré une hausse de 50 points de base en septembre, plusieurs responsables de la BCE ont appelé à débattre également d'une hausse de 75 points de base lors de la réunion de septembre.
François Villeroy de Galhau a déclaré que la BCE était prête à aller plus haut que le niveau neutre, si nécessaire.
"N'ayez aucun doute sur le fait que la BCE relèverait ses taux au-delà de la normalisation si nécessaire : ramener l'inflation à 2% est notre responsabilité ; notre volonté et notre capacité à remplir notre mandat sont inconditionnelles", a-t-il ajouté.
Sans reconnaître explicitement que le risque de récession était plus élevé, il a estimé que les perspectives de croissance s'éloignaient tandis que les perspectives d'inflation se détérioraient.
(Reportage Balazs Koranyi, version française Jean-Michel Bélot)