Par David Wagner
Investing.com – La crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus n’a pas de précédent, et laisse les économistes indécis quant aux conséquences sur la croissance, avec des abaissements réguliers de prévisions de croissance.
A ce propos, on notera que dans une note publiée hier, les analystes de la Bank of America (NYSE:BAC) ont déclaré que la récession à venir "semble être plus profonde et plus prolongée que ce que l'on nous a laissé croire il y a seulement 14 jours lorsque nous avons mis à jour nos prévisions, non seulement aux États-Unis mais aussi dans le monde entier".
L'équipe de la BofA prévoit donc trois trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut, "avec une contraction de l'économie américaine de 7 % (annualisée) au premier trimestre, de 30 % au deuxième trimestre et de 1 % au troisième trimestre".
Du côté positif, les économistes estiment que le quatrième trimestre de 2020 verra une forte augmentation de l'activité des entreprises, car les mesures mises en place pour ralentir la contagion seront lentement abandonnées.
Cela dit, le déclin cumulé de l'expansion économique sera sévère : "Nous prévoyons que le déclin cumulé du PIB sera de 10,4 % et que ce sera la récession la plus profonde jamais enregistrée, près de cinq fois plus grave que la moyenne de l'après-guerre", ont écrit les analystes.
Les analystes justifient leurs prévisions en précisant que s'ils s'attendent à ce que les dépenses de consommation finissent par revenir, devenant positives au troisième trimestre, ils prévoient également "une nouvelle contraction des investissements commerciaux et résidentiels".
"Nous pensons également qu'il y aura une contraction supplémentaire des stocks étant donné les chaînes d'approvisionnement défaillantes et les frictions dans la production", a écrit BofA.
Alors que les dépenses de consommation deviendront probablement positives au troisième trimestre, avec l'ouverture progressive de l'économie, ils voient encore une faiblesse chez les consommateurs "qui doivent faire face à des réductions d'emplois et à un choc négatif important sur la richesse", ont-ils écrit.
Enfin, on notera que le banque Morgan Stanley (NYSE:MS) a elle aussi publié de nouvelles prévisions tout aussi alarmantes ce vendredi.
Morgan Stanley a en effet revu à la baisse ses prévisions économiques américaines, car les mesures de distanciation sociale et les fermetures d'entreprises non essentielles se sont étendues à un nombre croissant d'États. La banque a abaissé ses prévisions de PIB pour le premier trimestre de -2,4 % à -3,4 % et pour le deuxième trimestre de -30 % à -38 %.
"Nous prévoyons que la reprise économique américaine sera plus longue que prévu, marquée par une chute plus profonde dans la récession et une sortie plus lente", ont déclaré les économistes.
Pour l'ensemble de l'année 2020, Morgan Stanley s'attend à ce que le PIB réel se contracte de 5,5 % en 2020, soit la plus forte baisse annuelle de croissance depuis 1946.