DUBAI (Reuters) - Les forces de sécurité iraniennes se sont déployées mercredi sur les campus universitaires de plusieurs villes pour tenter de mettre fin au mouvement de contestation qui secoue le pays depuis la mort de la jeune Mahsa Amini après son arrestation par la police des moeurs, rapportent des témoins.
La police anti-émeutes a pris position près des universités de Téhéran, Urmia, Tabriz et Rasht, alors que des milliers de manifestants ont appelé ces derniers jours à la chute de la République islamique et à la mort de son guide suprême, l'ayatollah Ali Khameneï.
Un étudiant a déclaré à Reuters que les forces de l'ordre étaient massivement déployées autour du campus de l'Université de Téhéran et arrêtaient toute personne qui en sort.
Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, des milliers de personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation le 17 septembre.
La répression des forces de l'ordre et des Bassijis, une milice affiliée aux Gardiens de la révolution, a fait selon elles plus de 150 morts.
Le régime iranien accuse les "ennemis de l'Iran", Etats-Unis et Israël en tête, d'avoir orchestré le soulèvement.
Les manifestations ont gagné en intensité depuis l'annonce de la mort de Nika Shakarami, 17 ans, qui avait disparu après avoir protesté dans les rues de Téhéran.
Des responsables iraniens cités dans la presse officielle ont affirmé jeudi que la jeune fille était tombée d'un toit et que sa mort n'avait rien à voir avec les manifestations.
(Rédigé par Parisa Hafezi et Tom Perry, version française Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)