Par Scott Kanowsky
Investing.com -- Selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde, la Banque centrale européenne devrait encore relever les taux d'intérêt au cours de ses "prochaines réunions" afin de tenter de contenir l'inflation galopante.
S'exprimant lors d'une audition de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Mme Lagarde a déclaré que ces hausses contribueront à freiner la demande, ce qui devrait théoriquement refroidir la croissance très rapide des prix à la consommation.
Lagarde a ajouté que la hausse des coûts d'emprunt permettra de "se prémunir contre le risque d'une évolution persistante à la hausse des anticipations d'inflation". Les estimations de base de la BCE pour l'inflation annuelle de la zone euro ont été revues sensiblement à la hausse, la banque centrale voyant désormais ce chiffre à 8,1 % en 2022, 5,5 % en 2023 et 2,3 % en 2024.
L'Inflation a atteint un niveau record de 9,1 % en glissement annuel en août, stimulée notamment par la flambée des prix de l'énergie due à la décision de la Russie de restreindre ses principales exportations de gaz en réponse aux sanctions occidentales qui ont suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine. Les économistes estiment que la hausse des prix dans la région atteindra un nouveau record de 9,7 % ce mois-ci.
"Les pressions sur les prix s'étendent à davantage de secteurs, en partie en raison de l'impact des coûts élevés de l'énergie sur l'ensemble de l'économie", a déclaré Lagarde aux législateurs à Bruxelles.
"Les risques qui pèsent sur les perspectives d'inflation sont essentiellement orientés à la hausse, reflétant principalement la possibilité de nouvelles perturbations majeures de l'approvisionnement en énergie."
La dépréciation de l'euro, qui est passé sous la parité avec le dollar alors que les investisseurs s'inquiètent des perspectives de l'économie de la zone euro, a également renforcé les pressions inflationnistes, a déclaré Lagarde.
Parallèlement, Lagarde a prédit que la croissance des salaires, bien que contenue pour l'instant, finira par s'accélérer pour "compenser" la hausse de l'inflation.
Elle a ajouté que la croissance économique dans le bloc monétaire devrait ralentir "sensiblement" au cours des prochains trimestres, car l'inflation, ainsi qu'une série de hausses de taux ultérieures par les banques centrales du monde entier, amènent les consommateurs à restreindre leurs dépenses. La reprise post-pandémique dans le secteur des services devrait également "s'essouffler".
Enfin, l'incertitude quant à l'avenir de la zone euro reste élevée, comme en témoigne l'effondrement de la confiance des ménages et des entreprises. Plus tôt dans la journée de lundi, une enquête mensuelle a montré que le sentiment des entreprises en Allemagne - la plus grande économie d'Europe - était tombé à son plus bas niveau depuis les premiers jours de la pandémie.