Investing.com - La suprématie du dollar américain sur la scène du commerce international pourrait bientôt être menacée par un nouveau système d’échange des BRICS basé sur l’or, selon Patrick Barron de l'Institut Mises, un groupe d’études économiques autrichien.
Il a en effet rappelé que les nations BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont fait une première étape vers la création d’une monnaie commune lors de leur récent sommet, les ministres des Finances des pays concernés ayant convenu d'examiner les questions relatives aux monnaies locales et aux plateformes de paiement.
Keynesianisme Vs Etalon-or
Et le fait que la Russie doive prendre la tête des BRICS le 1er janvier prochain, les spéculations vont bon train quant à l'annonce potentielle d'une dédollarisation significative lors du sommet de l'année prochaine, avec selon lui un potentiel système de règlement en or entre les pays membres.
Il a par ailleurs estimé que le changement qui se profile n'est pas simplement un affrontement entre les démocraties occidentales et les nations des BRICS, mais une lutte idéologique plus profonde entre la théorie économique keynésienne et celle de l'étalon-or. Et il estime que "le véritable vainqueur sera l'or".
Déplorant la dissolution des accords de Bretton Woods en 1971, Barron affirme que ce n'est pas un système monétaire supérieur qui a remplacé l'étalon-or, arguant qu'il a été supprimé pour répondre aux besoins financiers des gouvernements, d'abord pour la guerre, puis pour l'aide sociale, conduisant selon lui à un cycle incessant de conflits, à l'expansion de l'État-providence, à des déficits publics ingérables et à une dépréciation rapide du Dollar.
Il a en effet souligné la baisse du pouvoir d'achat du dollar fiduciaire de 98 % par rapport à l'or depuis 1971, et a mis en garde contre le fait que les sanctions imposées à la Russie après l'invasion de l'Ukraine ont accéléré la transition vers des systèmes alternatifs.
L’Or ne peut être manipulé, et c’est là son principal avantage
Et Barron estime qu’un retour de l'or dans le système d'échange révélera l'erreur fondamentale de l'économie keynésienne, qui privilégie la demande globale par rapport à la production, seul véritable moyen de satisfaire la demande. Il suggère que l'importance accordée par Keynes à la "demande globale" par rapport à la production est une idée qui a trouvé grâce aux yeux des hommes politiques, car elle leur permettait de dépenser librement de l'argent créé par les banques centrales.
"L'avantage politique réside dans le fait qu'aucune nation ne peut manipuler ou contrôler le système pour en tirer un profit déloyal", a-t-il notamment souligné en tant que point fort principal du métal jaune. Il a ainsi jugé qu’un système basé sur l'or favoriserait des pratiques économiques saines au sein des économies de ses membres.
Cependant, il a prévenu que les démocraties sociales du monde développé, et les États-Unis en particulier, se trouveront désavantagées dans un tel système.
"Les nations comme les États-Unis, qui ont d'énormes obligations en matière de protection sociale et qui ont des industries liées à la politique qui n'ajoutent pas à la base de capital de la nation, seront en difficulté", a-t-il affirmé, prévenant que "le fait de posséder de nombreuses armes nucléaires ne sera pas pertinent, et le fait d'avoir des bases dans le monde entier constituera un passif plutôt qu'un actif".
Enfin, il a envisagé qu’"avec le temps, le système de règlement en or pour le commerce international s'étendra aux systèmes monétaires internes des membres".
Or, il estime que cela signifie que "les monnaies fiduciaires - qui peuvent être gonflées ou dévaluées par les gouvernements - seront jetées sur le tas de cendres de l'histoire", et deviendront elles-mêmes des "reliques barbares" (en référence à l’un des surnoms actuels de l’or jaune).
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