Investing.com - Les marchés européens se sont tendus mardi - {Ibex 35, CAC 40, DAX... - dans le cadre de quelques jours chargés de réunions de banques centrales.
Après la hausse de taux de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière et à la veille des réunions de la réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque d'Angleterre (BoE), Ben Laidler, stratège des marchés mondiaux sur la plateforme d'investissement et de trading eToro, note que "la transmission de la politique monétaire américaine est entravée par les taux fixes et les échéances plus longues". En revanche, "au Royaume-Uni et en Europe, elle est accélérée par des niveaux d'endettement plus élevés, la dépendance à l'égard des prêts bancaires et la dette à taux variable. Cette toile de fond accélère le ralentissement", ajoute-t-il.
"La Banque centrale européenne (BCE) a indiqué la semaine dernière qu'elle ne relèverait probablement plus les taux d'intérêt. Avec un taux d'intérêt officiel de 4,5 % et après dix hausses, l'Allemagne est en récession et les indices PMI régionaux indiquent une contraction. Pour sa part, la Banque d'Angleterre (BoE) envisage une dernière hausse, car le Royaume-Uni est confronté à l'une des plus fortes inflations au monde. Le contraste est saisissant avec les États-Unis, où les taux sont plus élevés depuis plus longtemps et où l'économie reste forte", explique M. Laidler.
"La transmission de la politique monétaire américaine est entravée par les taux fixes et les échéances plus longues. En revanche, au Royaume-Uni et en Europe, elle est accélérée par des niveaux d'endettement plus élevés, la dépendance à l'égard des prêts bancaires et la dette à taux variable. Cette toile de fond accélère le ralentissement", ajoute le stratège d'eToro.
Comme il l'explique, "les banques européennes sont surdimensionnées par rapport à leurs économies et aux États-Unis. Elles sont plus étroitement réglementées et mieux capitalisées que leurs homologues d'outre-Atlantique et n'ont pas souffert de la contagion de l'effondrement du Crédit Suisse (SIX:CSGN) ou de la crise bancaire américaine en mars. Les prêts bancaires représentent 80 % du financement des entreprises, le reste provenant du marché obligataire".
"Cette répartition est inversée aux États-Unis. Les banques ont resserré leurs normes de prêt depuis un an et 43 % des entreprises se plaignent de la disponibilité des capitaux. C'est plus qu'aux États-Unis, malgré des taux directeurs plus élevés, car les spreads obligataires se sont resserrés. En outre, compte tenu de la rentabilité plus faible des entreprises européennes et de leur endettement plus élevé, elles sont plus nombreuses à recourir au financement perpétuel", ajoute M. Laidler.
"Le niveau d'endettement des ménages britanniques est plus élevé que celui des ménages américains, alors que celui des ménages européens est beaucoup plus faible (voir le graphique). Le segment de consommation le plus important est celui des prêts hypothécaires. Contrairement aux États-Unis, où un prêt hypothécaire à taux fixe sur 30 ans est la norme, il existe d'énormes variations au Royaume-Uni et en Europe. Mais la moyenne est une durée plus courte de 25 ans, avec plus de 40 % de ces prêts à taux d'intérêt variable. Il n'est pas surprenant que les pays scandinaves, où les prix de l'immobilier sont plus élevés et les taux d'intérêt variables plus importants, aient connu les plus fortes baisses des prix de l'immobilier, avant la faiblesse des États-Unis", conclut-il.