Investing.com – La publication des chiffres de l’inflation américaine attendus ce mardi sera sans conteste l’événement le plus important de la semaine, car l’IPC US pourrait largement influencer les anticipations au sujet de la politique de la Fed.
Rappelons en effet qu’après une réunion de la Fed « dovish » le 1er février, au cours de laquelle la banque centrale n’a relevé ses taux que de 0.25% et a suggéré qu’elle fera de même au cours de la prochaine réunion, le marché a rapidement commencé à douter du pivot de la Fed.
Pourquoi le marché doute du pivot dovish de la Fed ?
En effet, le rapport sur l’emplois US du 3 février a très largement dépassé le consensus, et cette solidité du marché du travail US a alimenté les spéculations sur le fait que l’inflation ne ralentira peut-être pas aussi rapidement que prévu et que la Fed devra par conséquent remonter ses taux plus qu’elle ne le prévoit actuellement.
Et de nombreuses autres statistiques US en tous genres, pour la plupart supérieures aux attentes, ont été publiées depuis, alimentant les spéculations.
Dans ce contexte, les chiffres attendus aujourd’hui permettront de trancher. Le consensus des économistes prévoit un IPC annuel à 6.2%, en baisse par rapport à 6.4% précédemment, pour un IPC Core annuel à 5.5%, contre 5.7% lors de la lesture précédente.
Si l’inflation se révèle conforme aux attentes ou inférieure, la théorie du pivot dovish de la Fed sera confirmée. Dans ce cas, le dollar pourrait chuter, et les actifs à risque progresser.
Si à l’inverse l’IPC est l’occasion d’une mauvaise surprise, le marché pourrait commencer à spéculer davantage sur un retour de hausses de taux plus importantes, ou de taux finaux plus élevés, ce qui pèserait sur les bourses et doperait le billet vert.
Or, plusieurs analystes ont alerté ces derniers jours de la possibilité de chiffres de l’inflation supérieurs aux attentes pour l’IPC attendu ce mardi.
Vers une mauvaise surprise pour l’IPC américain ce mardi ?
Notamment, Nick Timiraos, réputé être actuellement l’observateur de la Fed le mieux informé (ou le plus avisé) a pointé dans la nuit de lundi à mardi vers un document de recherche de la Fed datant de 2019.
Ce document, qui explique le phénomène de la « saisonnalité résiduelle » de l’inflation, montre que l’inflation Core a tendance à être plus élevée dans la première partie de l’année qu’au second semestre.
Les analystes de Goldman Sachs (NYSE:GS) ont exprimé un avis similaire dans une note publiée hier, soulignant que ses « économistes ont fait valoir que les lectures d'inflation pourraient être plus fortes en début d'année parce qu'un nombre disproportionné de prix sont réinitialisés en début d'année, et que les entreprises pourraient fixer des taux contractuels plus élevés que d'habitude dans le contexte actuel ».
La banque a par ailleurs prévenu que « les données d'inflation de cette semaine ont le potentiel d'interrompre les perspectives d'inflation plus détendues qui ont saisi les marchés ces derniers mois, d'autant plus que nos derniers travaux suggèrent que les réactions du marché aux surprises des données deviennent un peu plus symétriques ».
Notons pour terminer que le baromètre des taux de la Fed Investing.com montre actuellement que les investisseurs anticipent une probabilité de 90.8% d'une hausse de taux de 0.25% pour la prochaine réunion de la Fed, et de 9.2% pour une hausse de taux de 0.5%. L'évolution de ces probabilités suite aux chiffres de l'inflation US sera déterminante pour l'impact sur le marché.