Par Geoffrey Smith
Investing.com - La Chine a annoncé qu'elle abaisserait les droits de douane sur certaines importations américaines, provoquant de nouveaux gains dans les marchés mondiaux. La propagation du coronavirus semble ralentir, selon les dernières données sur les décès et les nouvelles infections. Les marchés pétroliers ont réagi avec prudence aux informations selon lesquelles l'OPEP et ses alliés pourraient réduire encore la production de 600 000 barils par jour pour rétablir l'équilibre du marché mondial du pétrole. Christine Lagarde a averti le Parlement Européen que la BCE était en train de manquer de moyens de relance politique. Et bien sûr, il y a beaucoup de résultats de'entreprises à venir plus tard. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers le jeudi 6 février.
1. La Chine abaisse les droits de douane sur les importations américaines
La Chine a déclaré qu'elle réduirait les droits de douane sur une valeur annuelle de 75 milliards de dollars d'importations américaines à partir de vendredi, en retour de la réduction partielle des tarifs américains sur les produits chinois que les deux parties ont convenu le mois dernier.
Bien que cette décision ait été conforme aux attentes et n'ait guère fait bouger le prix des matières premières qui ont été touchées, tels que le soja et le pétrole, elle cimente la récente trêve entre les deux et soutient l'espoir que le plus grand frein à l'économie mondiale s'estompera cette année.
La nouvelle a éclipsé des indices ailleurs dans la presse chinoise selon lesquels le gouvernement pourrait chercher à utiliser l'épidémie du coronavirus comme excuse pour ne pas acheter les volumes de marchandises américaines qu'il avait convenu en janvier.
Le plus grand acheteur de gaz de la Chine, CNOOC, aurait déclaré un cas de force majeure sur les contrats d'importation de gaz naturel}, reflétant l'effondrement de la demande industrielle suite à la fermeture prolongée des usines chinoises en raison de l'épidémie.
2. Les marchés mondiaux prolongent leur rallye, pour la pluspart
Les gros titres sur les réductions tarifaires étaient suffisantes pour justifier une nouvelle hausse des marchés boursiers mondiaux. Les principaux indices boursiers chinois ont augmenté de 1,4% à 2,8%, tandis que l'Euro Stoxx 600 a atteint un nouveau record historique avant de se replier.
Cependant, les matières premières et les devises des marchés émergents ont été moins impressionnées. Les contrats à terme sur le brut ont abandonné des gains précoces après des informations selon lesquelles la Chine cherchait également à réduire ses achats de pétrole saoudien en raison de l'impact du coronavirus sur la demande locale, alors que les raffineries ont réduit leur débit.
Les contrats à terme sur le cuivre n'ont également qu'évolué latéralement, alors que les offres pour les métaux refuge comme l’or et l'argent étaient meilleures que pour les produits industriels comme l’aluminium et le nickel.
Le virus continue de se propager, bien que l’incidence de nouveaux cas et le nombre de décès augmentent plus lentement qu’à aucun autre moment de l'épidémie. "Le taux tendanciel d’augmentation ralentit", a déclaré Ian Shepherdson, économiste en chef de Pantheon Economics à Londres.
3. Des responsables de l'OPEP+ recommanderaient de nouvelles réductions de la production de pétrole
Les plus grands exportateurs de pétrole du monde semblent prêts à réduire encore plus leur production afin de rétablir l’équilibre sur un marché mondial sur-approvisionné souffrant de l’impact du coronavirus.
Les rapports de Newswire suggèrent que les experts techniques de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et ses alliés, y compris la Russie, recommanderaient des réductions supplémentaires de 600 000 barils par jour. Cela se compare à une estimation de BP (LON: BP) plus tôt cette semaine selon laquelle le virus pourrait réduire la demande en moyenne de 400 000 b/j sur toute l'année.
Cependant, il n'était pas clair si le gouvernement russe soutiendrait l'action. La Russie a fait valoir que les producteurs de schiste américains devraient faire davantage d'efforts pour équilibrer le marché, après avoir considérablement augmenté leur production aux dépens du cartel l'an dernier.
4. Les marchés devraient ouvrir en hausse; Qualcomm (NASDAQ: QCOM) déçoit, les résultats de Philip Morris (NYSE: PM) et Uber (NYSE: UBER) attendus
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir légèrement à la hausse après un autre grand bond mercredi, aidé par la poursuite du rallye sur les marchés étrangers.
À 13h10, les futures Dow 30 étaient en hausse de 0,4%, les futures Nasdaq 100 augmentant en parallèle et le contrat S&P 500 été légèrement à la traîne, en hausse de 0,3%
Après la cloche de mercredi, le fabricant de puces Qualcomm (NASDAQ: QCOM) avait abaissé sa fourchette de référence de l'année à septembre, citant l'impact potentiel du coronavirus. Yum China Holdings a également déclaré avoir fermé temporairement plus de 30% de ses 9 000 points de vente en raison de l'épidémie.
La liste des résultats de la journée est menée par Philip Morris (NYSE: PM) et Bristol-Myers Squibb (NYSE: BMY), avec des mises à jour également attendues de Cigna (NYSE: CI), S&P Global, Estee Lauder (NYSE: EL) et T-Mobile. Uber (NYSE: UBER) et Wynn Resorts (NASDAQ: WYNN) font rapport après la cloche de clôture.
5. Lagarde met en garde contre un nouvel assouplissement; les commandes allemandes chutent
La présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, a déclaré au Parlement Européen que l'environnement actuel de taux d'intérêt bas a laissé à la banque une "marge de manœuvre réduite" pour soutenir davantage l'économie dans sa politique monétaire.
Ses paroles marquent un changement d'orientation par rapport à son prédécesseur Mario Draghi, qui n'a jamais manqué de parler de la possibilité d'un nouvel assouplissement, alors même que des analystes extérieurs mettaient en doute les rendements décroissants de ses mesures de relance extraordinaires.
Les commentaires de Lagarde sont intervenus après une surprenante baisse de 2,1% des commandes aux usines allemandes en décembre, les laissant en baisse de plus de 8% sur l'année et suggérant que le ralentissement de la fabrication dans la plus grande économie de la zone euro n'est toujours pas terminé. L'euro est resté bloqué à 1,1000$.