Par Noreen Burke
Investing.com - Avec l'avertissement du président Donald Trump selon lequel les États-Unis sont maintenant confrontés aux deux semaines les plus difficiles de la pandémie de coronavirus et les données économiques qui commencent à mettre à nu l'impact du confinement, les investisseurs se préparent à pire encore cette semaine. L'accent sera de nouveau mis sur le marché du travail américain, avec les inscriptions hebdomadaires jeudi, qui ont déjà montré un bond sans précédent d'environ 10 millions au cours des deux dernières semaines. Les prix du pétrole devraient encore plonger lundi, alors que la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie s'intensifie, après de brèves lueurs d’espoirs. En attendant, le compte-rendu de la réunion de la Réserve fédérale de mercredi pourrait donner un aperçu de l'état d'esprit des décideurs politiques qui ont procédé à des réductions d'urgence des taux. Voici ce que vous devez savoir pour commencer votre semaine.
Trump avertit les Américains de se préparer à une forte hausse du nombre de décès dus au virus
Trump a dit aux Américains de se préparer à une forte augmentation du nombre de décès dus aux coronavirus dans les jours à venir, alors que le pays fait face à ce qu'il a appelé les deux semaines les plus difficiles de la pandémie.
"Il y aura beaucoup de morts", a déclaré Trump lors de la réunion d'information de la Maison Blanche samedi.
Les États-Unis ont le plus grand nombre de cas connus au monde de COVID-19, la maladie respiratoire causée par le coronavirus. Plus de 306.000 personnes ont été testées positives aux Etats-Unis et plus de 8.300 sont décédées, selon un décompte de Reuters.
Les experts médicaux de la Maison Blanche ont prévu qu'entre 100 000 et 240 000 Américains pourraient être tués dans la pandémie, même si les ordres de confinement sont suivis.
"Nous arrivons à un moment qui va être horrible", a déclaré Trump. "Nous n'avons probablement jamais vu ce genre de chiffres. Peut-être pendant la guerre, pendant une ou deux guerres mondiales ou quelque chose comme ça."
Le pétrole va s’effondrer face au report inattendu de la réunion de l'OPEP+
Les fluctuations du prix du pétrole ont ajouté une complication supplémentaire aux turbulences du marché liées au coronavirus, l’or noir s’étant effondré de 70 % par rapport aux sommets de janvier avant de rebondir suite à l'affirmation de Trump qu’un accord Arabie Saoudite - Russier pour réduire la production était proche.
Mais les prix devraient chuter fortement lundi après que l'OPEP et la Russie aient reporté au 9 avril une réunion prévue lundi pour discuter de la réduction de la production de pétrole, alors que la guerre entre la Russie et l'Arabie Saoudite pour les parts de marché s'intensifiait.
Le pétrole s'est redressé par rapport aux 20 dollars le baril de la semaine dernière, le Brent s'établissant à 34,83 dollars vendredi, toujours bien en dessous du niveau de 66 dollars de la fin de 2019. Les prix ont connu leur plus forte hausse en une journée jeudi, lorsque Trump a déclaré qu'il s'attendait à ce que la Russie et l'Arabie saoudite annoncent une réduction importante de leur production.
Samedi, Trump a plutôt mis l'accent sur les droits de douane en réponse à l'effondrement des prix du pétrole.
"Si je dois mettre en place des droits de douane sur le pétrole provenant de l'extérieur ou si je dois faire quelque chose pour protéger nos dizaines de milliers de travailleurs de l'énergie et nos grandes entreprises qui produisent tous ces emplois, je ferai tout ce que je dois faire", a déclaré le président.
Les demandes d'allocations de chômage vont encore augmenter
Les données de jeudi sur les demandes initiales d'allocations chômage seront les chiffres les plus importants de la semaine. Les demandes d'allocations de chômage ont atteint des niveaux records au cours des deux dernières semaines, alors que les mesures de confinement visant à ralentir la propagation du coronavirus signifient que les fermetures se généralisent aux États-Unis.
Les économistes prévoient un chiffre d'environ cinq millions de demandes initiales cette semaine, après 6.6 millions la semaine précédente.
"Avec des risques orientés vers un prolongement du confinement jusqu'en mai, nous ne serions pas surpris de voir le chômage atteindre 15% dans les mois à venir, notre meilleure estimation étant que l'économie se contracte de 40% au deuxième trimestre", ont écrit les analystes d'ING (AS:INGA) dans une note.
Compte-rendu de la Fed
La Fed va publier mercredi le compte rendu des délibérations de ses dernières décisions de politique monétaire, qui sera suivi de près, et dans lequel les investisseurs attendent des détails sur les décisions de réduire les taux d'intérêt en urgence.
Les agendas publiés par la banque centrale américaine vendredi ont montré que le président Jerome Powell et Trump ont tenu deux appels téléphoniques le 7 février et un autre brièvement le 26 février. Ce dont ils ont discuté exactement n'était pas immédiatement clair, mais Powell a publié une déclaration le 28 février reconnaissant l'évolution des risques liés au virus et promettant que la banque centrale agirait de manière appropriée pour soutenir l'économie.
Le 3 mars, la Fed a procédé à une réduction des taux d'urgence.
La zone euro va débattre des coronabonds
Les fonctionnaires des ministères des finances de la zone euro doivent discuter cette semaine de la meilleure façon d'aider les États les plus pauvres à faire face au coronavirus. On peut dire sans risque de se tromper qu'une solution satisfaisante pour tous ne sera pas trouvée avant la date limite du 9 avril. Les mêmes divisions subsistent au sein du bloc : l'Allemagne et les Pays-Bas sont farouchement opposés aux propositions de "coronabonds", qui ont la faveur de la France, de l'Italie et de l'Espagne.
Ces obligations conjointes garantiraient aux pays pauvres - et aux investisseurs - que les membres prospères du bloc les soutiennent, en maîtrisant les coûts d'emprunt. Mais les options les plus probables sont les lignes de crédit du fonds de sauvetage de la zone euro, l'augmentation des prêts de la Banque européenne d'investissement et le recours direct à un budget commun à long terme ou à des garanties pour les emprunts à effet de levier.
-Reuters a contribué à ce rapport