KYIV (Reuters) - La Russie a confirmé jeudi que ses forces armées ont bombardé la gare de Tchaplyne dans l'est de l'Ukraine, dans une frappe ayant entraîné, selon Kyiv, la mort de 25 civils et touché un quartier résidentiel.
Lors de son briefing quotidien, le ministère russe de la Défense a indiqué qu'un missile a frappé mercredi à la gare de Tchaplyne un train militaire utilisé pour livrer des armes aux forces ukrainiennes sur les lignes de front dans la région du Donbas.
Le chef adjoint du bureau du président ukrainien, Kirilo Timochenko, avait initialement indiqué que la frappe sur la gare avait tué 21 personnes et qu'un garçon avait été retrouvé mort après qu'un missile a touché une maison située à proximité. Depuis trois autres cadavres ont été retrouvés dans les décombres, portant le bilan à 25 morts.
Moscou affirme que 200 membres des forces armées ukrainiennes ont été tués lors de la frappe.
Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
Les forces russes ont frappé Tchaplyne mercredi alors que l'Ukraine célébrait mercredi le 31e anniversaire de son indépendance. Le président ukrainien Volodimir Zelensky avait prévenu redouter des "provocations répugnantes" et des "frappes brutales" de la part de la Russie.
Ces craintes avaient incité les autorités ukrainiennes à interdire les célébrations publiques.
La journée du 24 août marquait aussi les six mois du début de l'invasion du pays par la Russie qui a fait près de 9.000 morts dans les rangs de l'armée ukrainienne, selon Kyiv.
Les combats à proximité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans l'est de l'Ukraine, font aussi craindre un incident catastrophique.
Les tirs d'artillerie et de roquettes près de cette centrale nucléaire, la plus grande d'Europe, ont suscité des appels à la démilitarisation de la zone.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s'est montré jeudi optimiste sur un accès très prochainement à la centrale de Zaporijjia.
Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité des bombardements à proximité de la centrale.
Le président russe Vladimir Poutine a de son côté signé un décret ce jeudi pour augmenter les effectifs de ses forces armées de 1,9 million à 2,04 millions de personnes, selon l'agence de presse RIA Novosti.
(Reportage Tom Balmforth et Natalia Zinets, version française Matthieu Protard, édité par Kate Entringer)