Investing.com - De plus en plus d'économistes, patrons de banques et divers observateurs mettent en garde contre une crise financière majeure qui menace les États-Unis.
Peter Schiff, qui avait prédit avec justesse la grande crise financière de 2008, fait partie de ceux-ci, et a une fois de plus réitéré ses avertissements jeudi à l’occasion d’une interview accordée à Finding Value Finance.
L’économiste a en effet prévenu que la crise qui se préparer “sera bien pire que tout ce que nous avons vécu pendant la crise de 2008”, mais également “pire que tout ce que nous avons enduré pendant les années 1970” et éventuellement “pire que la Grande Dépression des années 1930”.
Évoquant un “bouleversement économique majeur” il a estimé que cette crise marquera “vraiment la fin d'une ère où les Américains sont capables de vivre au-dessus de leurs moyens”, soulignant que “les Américains sont devenus une combinaison d'emprunteurs et de dépensiers” et que le gouvernement affiche “des déficits commerciaux et des déficits budgétaires énormes”.
Affirmant que “cette crise est déjà en cours” bien que beaucoup de gens ne le réalisent pas, Schiff a prévenu “qu’elle est loin de se terminer” et a prédit que quand elle se terminera, le niveau de vie sera beaucoup plus bas pour les Américains moyens.
En effet, il prévoit que la situation actuellement débouchera sur “une chute précipitée de la valeur du dollar”, prévenant que “les prix vont augmenter assez dramatiquement pour les biens de consommation” et que “les Américains vont consommer beaucoup moins”.
“Nous n'allons pas utiliser nos cartes de crédit pour aller faire du shopping chez Walmart (NYSE:WMT) ou Amazon (NASDAQ:AMZN), ces jours-là vont être révolus. Il va falloir se retrousser les manches et travailler dur pour produire des économies et beaucoup d'Américains vont découvrir que le gouvernement ne peut pas s'occuper d'eux” a en effet déclaré l’économiste.
Il a par ailleurs considéré que “le vrai risque est que la crise soit imputée au capitalisme et que nous nous lancions dans le socialisme, devenant une économie centralisée complète” comme Cuba.
Or, selon lui, seulement deux choix s’offrent au gouvernement américain.
“L'un est le défaut de paiement et la déflation où le gouvernement admet qu'il est fauché et fait défaut et ne paie pas les bons Trésor” a-t-il expliqué, précisant que cela constituerait “une crise massive en soi parce que toute l’économie repose sur ces bons du Trésor.
Dans ce cas, il prévoit que le prix de tous les actifs, notamment les actions et l’immobilier, s’effondreront, prévoyant “une vague de faillites et d'échecs, y compris toutes les grandes banques”, affirmant qu’”elles seront toutes insolvables”.
La deuxième option, que Schiff qualifie de “plus politiquement opportune” est une dévaluation, avec une forte impression monétaire et un dollar qui s’écroule.
Résumant en disant que “c'est soit la dévaluation et l'inflation soit le défaut et la déflation”, l’économiste a prévenu que “si l'histoire est un guide, ils choisiront l'inflation et et et la dévaluation”, prévoyant que les États-Unis seront un pays “très différent” à l’issue de la crise.
S’interrogeant sur le fait de savoir “combien de temps il nous reste avant que la crise n'atteigne son paroxysme et que tout le monde sache qu'il s'agit d'une crise”, Schiff a estimé que cela interviendra “très probablement avant l'élection l'élection présidentielle en novembre 2024”.
Enfin, en ce qui concerne les investissements à favoriser face à la crise qu’il prévoit, Schiff a évoqué “les types d'actifs qui se sont très bien comportés pendant les années 1970” citant “les actions étrangères, les investissements liés aux matières premières” (pétrole, gaz, minéraux, métaux précieux industriels, agriculture), et également des métaux précieux comme l’or et l’argent sous forme physique.