Les salariés de l'abattoir Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère), voué à la fermeture, ont mis fin jeudi soir à 20 jours de blocus après avoir obtenu de la direction les engagements écrits qu'ils réclamaient sur leurs conditions de départ.
"C'est signé. Le conflit s'est terminé ce jeudi soir à 20H00. L'accès au site est libéré", après un vote des salariés, a déclaré à l'AFP Olivier Le Bras, délégué central du syndicat FO, majoritaire sur le site finistérien de 850 salariés.
Le texte, paraphé à la préfecture du Finistère, "garantit le paiement d'indemnités supralégales doublées, et le paiement de tous les jours de grève, comme cela avait été convenu", s'est félicité le syndicaliste. Selon FO, le doublement des primes supra-légales représente "400 euros par année d'ancienneté, plafonné à 25 ans".
Le site était bloqué depuis le 11 octobre, date de la validation du plan de continuation de la société bretonne d'abattage et de découpe de porcs actant la fermeture du site finistérien.
"Nous sommes arrivés à un accord. Il est validé par toutes les parties. L'heure est maintenant à la mise en oeuvre du plan de continuation", a commenté dans un bref communiqué jeudi soir la direction du groupe de 1.700 salariés, filiale du groupe coopératif Cecab et d'un actionnaire minoritaire, Prestor.
Le 23 octobre, au terme d'une réunion de fin de conflit avec leur employeur, les syndicats avaient obtenu le doublement des primes de licenciement ainsi que le paiement des jours de grève en échange de la fin de leurs actions de blocage.
Cependant, en recevant par la suite le texte du projet d'accord, ils avaient estimé que certains engagements n'avaient pas été tenus. Ils avaient décidé en conséquence de poursuivre leur action de blocage du site, lequel, selon FO, contient "pour 5 millions d'euros de stocks de produits congelés".
Selon le syndicat, quelque 300 salariés avaient encore bloqué jeudi le site de Lampaul-Guimiliau.
"Mise en place rapide"
Le plan de continuation validé le 11 octobre par le tribunal de commerce prévoit la suppression de 889 postes sur 1.700, en majorité sur le site de Lampaul, et le recentrage de l'activité dans le second abattoir du groupe, à Josselin (Morbihan).
En début de semaine dernière, une cinquantaine de salariés de Lampaul avaient bloqué l'abattoir de Josselin et les salariés des deux sites en étaient venus aux mains, avant une intervention des forces de l'ordre.
"Les services de l’Etat veilleront désormais à la bonne application du plan social et à la mise en place rapide de la plateforme de re-dynamisation territoriale", a indiqué la préfecture du Finistère dans un communiqué.
"Parallèlement, il s’agit d’engager le processus de ré-industrialisation du site de Lampaul-Guimiliau, afin d’y permettre la création d’emplois nouveaux", ajoute la préfecture.
Vendredi, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a assuré lors d'une rencontre avec des salariés que l'objectif du gouvernement était la "réindustrialisation" du site.
Les salariés souhaitent que ce site soit "conservé en état de fonctionnement" pour qu'un éventuel repreneur trouve un outil de production en état de marche", a indiqué cette semaine un autre représentant FO, Patrick Le Goaf.
Une reprise de l'abattage de porcs à Lampaul apparaît cependant improbable aux experts, dans un contexte de volumes en baisse en Bretagne face à la concurrence étrangère.