Le ministère des Finances a annoncé dimanche avoir retenu le groupe Vinci et l'assureur Predica (groupe Crédit Agricole) pour reprendre les 9,5% du capital d'Aéroport de Paris que l'Etat et le Fonds stratégique d'investissements avaient décidé de mettre en vente.
L’opération, réalisée au prix de 78,5 euros par action, a rapporté 738 millions d’euros, dont 303 millions pour l'Etat et 435 millions pour le FSI, a précisé Bercy dans un communiqué.
Predica va acquérir 4,81% du capital d'ADP, soit environ 4,75 millions d'actions, et Vinci 4,69%, qui correspondent à 4,64 millions d'actions.
L'Etat conserve la majorité du capital de l'exploitant de Roissy et Orly, avec une part de 50,63%, contre 54,5% auparavant. Sur les 9,5% vendus, 3,9% appartenaient directement à l'Etat et 5,6% au FSI.
"Conformément au cahier des charges, les acquéreurs se sont engagés à conserver ces titres pendant une période minimale d'un an, et à ne pas dépasser le seuil de participation de 8% du capital pendant une durée de cinq ans", souligne le communiqué.
Avec une telle participation, chacun des deux groupes pourra bénéficier d'un siège au conseil d'administration d'ADP "au plus tard" lors de l'assemblée générale du groupe en 2014, aux côtés de l'Etat qui compte six représentants et de N.V. Luchthaven Schiphol, qui gère l'aéroport d'Amsterdam Schiphol et compte deux représentants, selon Bercy.
L'Etat s'était en effet engagé à faire en sorte qu'un actionnaire qui détiendrait 4,5% du capital de la société soit représenté au conseil d'administration lors de l'assemblée générale devant approuver les comptes de l'exercice 2013.
L'opération permet à Vinci, groupe de construction et de concession, déjà actionnaire du gestionnaire des aéroports franciliens Charles-de-Gaulle et Orly à hauteur de 3,3%, de se renforcer et surtout d'obtenir ce fameux siège au conseil d'administration.
Elle doit permettre à l'Etat de dégager "des ressources en fonds propres pour de nouveaux secteurs porteurs de développement économique", rappelle Bercy.
L'Etat a déjà cédé au cours des dernières semaines une partie de ses parts dans l'équipementier aéronautique Safran, pour 448,5 millions d'euros, et dans le groupe d'aéronautique et de défense EADS dans le cadre de deux opérations distinctes qui lui ont rapporté au total 1,19 milliard d'euros.
Sur le dossier ADP, les candidats avaient jusqu'au 28 juin pour déposer une offre ferme et irrévocable. Les assureurs Axa et CNP, qui semblaient intéressés au départ, avaient jeté l'éponge.