Air France a annoncé aux pilotes vouloir remplacer dans les prochains jours les sondes de vitesse des A330 et A340, citées comme possible cause de l'accident du vol Rio-Paris, tandis que les recherches ont permis de retrouver 24 corps sur les 228 victimes.
En attendant, la compagnie a ajouté mardi que dès le jour même, tous les longs-courriers A330/A340 d'Air France qui décolleront seront équipés d'"au moins deux nouvelles sondes" sur les trois qui permettent de contrôler la vitesse des avions, a affirmé mardi une source syndicale à l'AFP.
Ces annonces de la compagnie interviennent juste après un appel d'Alter, syndicat minoritaire de pilotes d'Air France, au personnel navigant technique à boycotter les appareils non modifiés.
Air France dispose actuellement d'une quinzaine d'A330 et d'une vingtaine d'A340.
La direction d'Air France a convoqué les syndicats de pilotes lundi soir pour les informer de l'état deremplacement des sondes Pitot qui mesure la vitesse de l'appareil et leur a présenté un calendrier de remplacement "de quelques jours", a déclaré à l'AFP le porte-parole du SNPL, syndicat majoritaire des pilotes de cette compagnie, Erick Derivry.
Le remplacement complet de ces sondes n'était prévu au départ que dans les prochaines semaines.
Mardi matin, les syndicats de pilotes et la direction d'Air France poursuivaient leurs discussions sur le calendrier de remplacement, a précisé le SNPL, précisant qu'une décision pourrait être prise dans la journée.
La question que les pilotes se posent c'est: "Est-ce que ce calendrier volontariste répond aux pratiques de précaution que l'on doit à nos pilotes et que l'on doit aux passagers ?", a expliqué M. Derivry.
Interrogé, Air France s'est pour sa part refusée à tout commentaire.
Les premiers éléments de l'enquête divulgués à Paris se sont concentrés sur le mauvais fonctionnement des capteurs de vitesse ou sondes Pitot.
Une note interne de la compagnie datée de novembre 2008 que l'AFP a pu consulter lundi, fait état d'"un nombre significatif d'incidents" liés aux calculateurs de vitesse survenus sur des A330-340 d'Air France.
Alter considère qu'aucune mesure conservatoire satisfaisante n'avait été prise depuis. Il déplore que, dans l'attente du remplacement de tous les Pitot défectueux, la direction n'ait pas pris la décision d'immobiliser les A330 et A340 non encore équipés de nouveaux modèles.
Air France avait fait savoir samedi qu'elle avait accéléré depuis le 27 avril son programme de remplacement de sondes anémométriques (Pitot) sur ses A330 et A340.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête avait fait état vendredi d'"une incohérence des vitesses mesurées" par ces sondes dans le cas du vol AF 447 disparu le 1er juin.
Le lendemain, Air France avait annoncé avoir observé à partir de mai 2008 "des incidents de pertes d'informations anémométriques en vol en croisière sur A340 et A330".
La compagnie américaine US Airways a annoncé pour sa part avoir commencé à remplacer les capteurs de vitesse sur ses neuf A330-300.
Dans la zone où l'avion s'est abîmé à 1.150 km des côtes brésiliennes, la flotille internationale déployée en plein Atlantique a récupéré la dérive de l'avion qui s'est abîmé en mer dans la nuit du 31 mai au 1er juin.
Des sièges, des masques à oxygène, des objets personnels tels un sac à dos, une mallette, ont déjà été collectés.
Les Marines brésilienne et française ont également repêché, de samedi à lundi soir, vingt-quatre corps, a annoncé le porte-parole de l'armée de l'air, le lieutenant-colonel Henry Munhoz.