Alain di Crescenzo, président de la chambre de commerce et d'industrie de Toulouse (CCIT) a souligné mercredi la détermination des collectivités actionnaires de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à défendre leurs intérêts face au consortium sino-canadien favori de la privatisation en cours.
"Rien n'est fait", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse à l'ouverture d'Aeromart 2014, convention internationale d'affaires réunissant à Toulouse donneurs d'ordre et sous-traitants de l'aéronautique et de l'espace.
La chambre de commerce, qui fut le gestionnaire historique de l'aéroport jusqu'en 2007 et le premier actionnaire hors État depuis (avec 25%) , réaffirme avec les collectivités locales actionnaires - région, département et agglomération de Toulouse (5% chacun) - leur volonté de "conserver une majorité publique" à l'aéroport.
L’État a lancé un appel d'offres en juillet en vue de céder 49,9% du capital sur les 60% qu'il détient actuellement.
Selon des sources concordantes, l'offre de deux fonds d'investissements chinois associés à la société d'ingénierie canadienne SNC-Lavalin serait la plus élevée, de l'ordre de 300 millions d 'euros et serait favorite pour être choisie dans les tous prochains jours face à ses deux principaux rivaux les Français Vinci Airports et Aéroports de Paris, soutenus respectivement par la Caisse des Dépôts et le Crédit Agricole.
"On n'est pas dupe de la procédure puisqu'il est écrit noir sur blanc que c'est l'argent qui prime et qu'une des offres semble être plus élevée," a indiqué le président de la CCI
Les collectivités toulousaines réservées ou carrément hostiles à l'offre sino-canadienne au nom du "patriotisme industriel européen", ont demandé "a minima" à ce que l’État ne cède pas ultérieurement au lauréat les 10,1% restant en sa possession à l'issue de la procédure en cours.
Interrogé sur une information selon laquelle le Canadien SNC-Lavalin et ses deux partenaires chinois ont proposé à l’État "qu'un tiers des 49,9%" mis en vente par l’État "soit in fine détenu par un investisseur français, local ou national", M. di Crescenzo s'est contenté de déclarer "on se bat pour faire amender les choses, rien n'est fait".
"On a travaillé tous ensemble pour que les intérêts des actionnaires minoritaires sur les grandes décisions soient acquis", a déclaré le président de la CCI, rappelant avec le président de Région Martin Malvy (PS) et de Bernard Keller, maire de Blagnac (PRG) et vice-président de l'agglomération qu'ils détenaient ensemble "la minorité de blocage".
"Entre le moment où la décision sera prise, celui où les pactes d'associés seront signés et les transferts effectués, il y aura beaucoup de travail pendant lequel il pourra se passer beaucoup de choses", a-t-il ajouté.