Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne prenait 0,25% et tenait la barre symbolique des 1,10 dollar à quelques heures de l'issue du comité de politique monétaire de la Fed. Sur une semaine, sa hausse dépasse 2,5%, ce qui témoigne d'anticipations plutôt 'colombe' de la part des investisseurs.
L'euro gagne par ailleurs 0,65% contre le dollar à 131,28, ainsi que 0,12% contre le sterling (à 0,7166) comme face au franc suisse (à 1,0504).
Du côté des statistiques européennes, on a appris ce matin qu'après trois mois consécutifs de progression, le sentiment économique s'est globalement stabilisé en avril, au vu des indices ESI de la Commission européenne qui ont baissé de 0,2 point à 103,7 dans la zone euro.
Mais pour les cambistes, le principal événement de la journée interviendra ce soir, après Bourse en Europe, quand la Réserve fédérale américaine publiera le communiqué de presse à l'issue de son comité de politique monétaire (le fameux FOMC). Aucune conférence de presse n'est prévue cette fois-ci.
Pour mémoire, le ton de la Fed a sensiblement changé lors des derniers FOMC. Tout d'abord la banque centrale américaine a mis fin, en octobre dernier, à ses programmes de rachats obligataires massifs, les QE.
Puis à partir de décembre, le discours sur les taux est à son tour devenu moins conciliant : sans relever les Fed funds de leur niveau plancher de 0-0,25% où ils ont été abaissés fin 2008, la Fed a d'abord cessé de fournir des forward guidances (indications prospectives) sur le maintien de taux bas pendant une période considérable.
En mars, la Fed a d'ailleurs déclaré qu'elle relèverait ses taux selon sa lecture des statistiques macroéconomiques et de l'environnement extérieur, notamment financier. Quand ? Le dernier FOMC indiquait qu'a priori, un durcissement était exclu lors de la réunion d'avril, ce qui renvoie au mieux au FOMC des 16 et 17 juin qui, lui, sera suivi d'une conférence de presse et de la mise à jour des prévisions macro-économiques de l'établissement.
Justement : quelques heures avant le communiqué du FOMC de ce soir, l'US Bureau of Economic Analysis donnera la première lecture (sur trois) de l'évolution du PIB américain au 1er trimestre 2015. Après 2,2% au 4e trimestre 2014, le consensus s'attend à un net ralentissement, à 1%.
Il est possible que le chiffre réel soit inférieur de 0,2 ou de 0,3 point de pourcentage au consensus, supputent les analystes d'ADS Securities. Dans ce cas, la faiblesse relative de l'activité sera probablement mise sur le compte de l'hiver.
Société Générale (PARIS:SOGN) rappelle que lors des premiers trimestres des années 2010 à 2014, la croissance du PIB américain était en moyenne de 0,6%, et celle du premier semestre (1,8%) nettement inférieure à celle du second (2,8%). Bref, les conditions hivernales pèsent traditionnellement sur la conjoncture américaine, et ce premier quart de l'année 2015 ne devrait pas faire exception.
Dans ces conditions, Quilvest Gestion anticipe, comme nombre d'opérateurs de marché, un resserrement (monétaire) progressif et long : le cycle de reprise aux Etats-Unis traverse une phase de 'maturation', caractérisée par des indicateurs économiques orientés positivement, mais moins vigoureux qu'au cours des dernières années. Dans ces conditions, la Réserve fédérale devrait rester pragmatique et piloter une hausse graduelle de ses taux directeurs à partir du mois de septembre, estiment les spécialistes.
Au final, de l'opinion quasi-unanime des analystes, la Fed n'annoncera rien de nouveau ce soir concernant ses taux, tout en maintenant le même discours.
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