NEW YORK (Reuters) - L'assureur santé Cigna a décliné dimanche en fin de journée l'offre de 47 milliards de dollars lancée quelques heures plus tôt par son concurrent Anthem, jugeant que celle-ci n'était pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires.
Cette offre représente le dernier rebondissement en date d'un feuilleton qui dure depuis des mois et s'inscrit dans le cadre d'une cascade de rapprochements potentiels dans le secteur de l'assurance santé.
Dans un courrier adressé au conseil d'Anthem, le président de Cigna Isaiah Harris Jr. et son directeur général David Cordani évoquent notamment "l'absence de stratégies de croissance" et une atteinte "massive" aux données personnelles des assurés de l'un des réseaux d'Anthem en février pour motiver leur refus de cette offre en numéraire et en actions.
L'"insistance" d'Anthem à ce que Joseph Swedish, son actuel PDG, cumule les fonctions de président, directeur général et responsable de l'intégration au sein de la nouvelle entité inquiète également la direction de Cigna.
"Votre proposition soulève des questions très graves concernant votre vision d'une gouvernance appropriée, de la supervision du conseil et de la gestion du risque, tout en sous-estimant la complexité du rapprochement de nos organisations", est-il indiqué dans ce courrier.
Aucun représentant d'Anthem n'était disponible dans l'immédiat pour un commentaire.
En rachetant leurs concurrents de plus petite taille, les principaux acteurs de secteur cherchent à élargir leurs bases d'adhérents, qu'il s'agisse des programmes d'assurance maladie subventionnés par les autorités ou par les employeurs, de façon à accroître leur marge de négociation pour les prix et l'amélioration des réseaux des professionnels de santé avec lesquels ils travaillent.
Cigna et Aetna envisagent par ailleurs le rachat d'un autre acteur du secteur, Humana, selon des sources.
(Jennifer Saba; Myriam Rivet pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)