PARIS (Reuters) - La baisse des charges et des impôts prévue par le pacte de responsabilité en faveur des entreprises se poursuivra "sans changer de cap", a promis vendredi Manuel Valls, pour rassurer des employeurs inquiets d'une éventuelle remise en cause.
Le chef du gouvernement s'exprimait à l'issue du dernier conseil des ministres avant les vacances et après une nouvelle charge des organisations patronales, cette semaine, contre des intentions prêtées par ces dernières au Parti socialiste.
Le PS a adopté lundi un rapport qui recommande de réserver la dernière tranche de baisse des cotisations patronales prévue par le pacte aux entreprises couvertes par un accord de branche sur les contreparties demandées aux employeurs.
Ce document, co-signé par le député "frondeur" Jean-Marc Germain et le numéro deux du parti, Guillaume Bachelay, suggère aussi de réorienter le troisième et dernier abattement de la Cotisation sociale de solidarité des entreprises prévu par le pacte vers un soutien plus direct à la croissance et l'emploi.
"Il faut de la stabilité et de la visibilité, de la persévérance dans les décisions. Je pense notamment à la mise en oeuvre du pacte de responsabilité et de solidarité", a déclaré Manuel Valls, qui a promis "la poursuite des réformes".
"La baisse des charges et des impôts pour les entreprises, même s'il peut y avoir ici ou là telle ou telle évolution (...), se poursuivra", a ajouté le Premier ministre. "Les entreprises de notre pays en ont besoin pour retrouver des marges et créer de l'emploi. C'est comme cela que l'on obtient des résultats, sans changer de cap."
LE MEDEF INQUIET
François Hollande avait tenu à peu près le même discours lundi soir, lors du dîner annuel de la presse présidentielle.
Le chef de l'Etat s'était ainsi dit "convaincu que les grandes masses du pacte restent conformes aux exigences" de l'économie française. Il avait aussi jugé nécessaire que les entreprises aient de la visibilité sur les charges et les coûts.
"S'il y avait des changements profonds, ça altérerait la cohérence de ce dispositif et la capacité pour les acteurs économiques à pouvoir s'engager durablement", avait-il dit.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, ne s'en était pas moins dit inquiet, dans une interview parue mercredi dans Le Figaro, du vote du rapport Germain-Bachelay deux jours plus tôt par le bureau national du PS, principal parti de la majorité.
Ce document paraît cependant plutôt en retrait par rapport à la motion majoritaire adoptée par les militants du PS avant leur congrès de début juin à Poitiers.
Cette motion proposait notamment de "mieux cibler les dispositifs d'intervention pour les entreprises" et d'utiliser "plus directement" en faveur de l'emploi et de l'investissement privé et public 15 des 41 milliards d'euros de baisses de charges et d'impôts du pacte de responsabilité.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)